José Cubero
Avec les débuts de la guerre d'Espagne arrivèrent les premiers réfugiés. Mais ce fut en 1939 que la retirada, la retraite de l'armée républicaine espagnole, jeta sur les chemins de l'exil une immense vague de 500 000 personnes. La France, prise au dépourvu et déchirée par un violent débat interne, les rassembla dans des camps qui, trop souvent improvisés dans l'urgence, se résumaient à une plage battue par les vents d'hiver. Nombre d'entre-eux tentèrent l'aventure du retour ou réémigrèrent en particulier vers l'Amérique latine. Les autres furent enrégimentés, embrigadés, ballotés de camps en compagnies puis groupements de travailleurs étrangers, et constituèrent une main d'oeuvre contrainte sur les chantiers du Mur de l'Atlantique ou en Allemagne. Pourtant, ils s'engagèrent aussi précocement dans la Résistance ou, de Narvik à Paris libéré et à Berchtesgaden, parcoururent tous les champs de bataille sous l'uniforme français.
Mais pour ces républicains, la libération de la France n'était que le prélude à la reconquête d'une Espagne qu'il fallait affranchir du joug franquiste. Espoirs pourtant déçus, ravivant au sein de l'exil des affrontements souvent hérités de la Guerre civile. Jusqu'à ce que,"posant enfin leurs valises", vienne pour eux le temps de l'intégration.
Version numérique
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Montréjeau. L'Histoire autrement
Samedi 7 octobre à l'auditorium de l'Hôtel de Lassus de la Communauté de Communes Cœur et Coteau de Comminges Dominique Rech professeur agrégé d'histoire-géographie au collège Bertrand Lara...
https://www.ladepeche.fr/article/2017/10/14/2665311-l-histoire-autrement.html
Cet album illustré de quelque 250 photos dont certaines inédites présente la seconde guerre mondiale à Toulouse qui, située jusqu’en novembre 1942 en zone libre, fut l’une des grandes capitales de la Résistance. Mais, bien que certaines de ces photographies semblent nous livrer d’emblée leur signification – défilés, manifestations, arrivée des résistants, hommage dû aux morts, visite de De Gaulle – toutes nécessitent une contextualisation qui éclaire la complexité de cette période faite de difficultés, de souffrances mais aussi d’espoir. D’autant plus nécessaire que la Résistance, clandestine, ne s’est pas offerte en spectacle et n’apparaît donc au grand jour qu’après le 6 juin 1944, voire à Toulouse lors des combats de la Libération. Le texte prend alors provisoirement le pas sur l’image car la nécessité s’impose de présenter les mouvements et les réseaux à travers quelques portraits de dirigeants
- Alors que Toulouse fut l’une des grandes capitales de la Résistance, il y ait très peu d’ouvrages sur ce sujet. Cet album répare cette anomalie et deviendra le livre de référence sur ce sujet.
- Album très richement illustré, quelque 250 photos : Germaine CHAUMEL, la première femme reporter de Toulouse, avec son regard humaniste, les collections des Archives municipales avec le fonds TABES, du Musée de la Résistance et de la Déportation, de La Dépêche, et par les clichés que Jean DIEUZAIDE consacra à son premier reportage, lors de la libération de la ville.
- Ces photos sont très largement légendées et contextualisé afin d’éclairer la complexité de cette période faite de difficultés, de souffrances mais aussi d’espoir. Une contextualisation d’autant plus nécessaire que la Résistance, clandestine, ne s’est pas offerte en spectacle et n’apparaît donc au grand jour qu’après le 6 juin 1944, voire à Toulouse lors des combats de la Libération
- En préface : Entretien avec Pierre Izard, Président du conseil général de la Haute-Garonne.
Dans les locaux pratiquement inoccupés depuis 1903 de l’ancien établissement de la congrégation des pères de Garaison, des Austro-Allemands sont internés à partir du 7 septembre 1914. Dès la mobilisation, ces ressortissants de pays en guerre contre la France sont évacués de Paris, puis internés dans des camps – une cinquantaine en France –, dits « de concentration », en un temps où cette expression est neutre.
Les hommes d’âge militaire, c’est-à-dire mobilisables, ont vocation à y demeurer jusqu’à la fin de la guerre afin que l’ennemi ne puisse pas les enrégimenter. Certains y resteront jusqu’en 1919 alors que les femmes, les enfants et les vieillards doivent être rapatriés. Mais nombre d’Allemands et d’Austro-Hongrois, immigrés dès 1880, ont épousé des femmes qui, françaises d’origine, sont devenues Allemandes ou Austro-Hongroises par mariage. Dès lors étrangères, elles sont, à ce titre, souvent internées alors que leurs enfants d’âge militaire issus de ces mariages, devenus Français par droit du sol, combattent sous les couleurs françaises.
José Cubero interroge les dossiers individuels et les drames qu’ils dévoilent : que peut signifier un rapatriement pour des Françaises devenues Allemandes par mariage ou pour des ressortissants Austro-Allemands qui n’ont plus d’affections ou d’intérêts dans leurs pays d’origine ? Des pays que souvent ils ne connaissent pas ou ne connaissent plus.
Toute la question de l’Europe pendant la Grande Guerre, mais à « hauteur d’homme », avec des regards qui se croisent, ceux de l’administration et des internés, francophiles ou germanophiles.
Si pour tout voyageur venant du nord, les Monts Pyrénées furent durablement perçus comme une barrière infranchissable, ils ne constituèrent jamais un obstacle pour les peuples autochtones.
L’auteur s’attarde longuement sur cette notion de frontière. Non seulement ils surent contenir la féodalité sur les piémonts mais aussi se jouer des lentes constructions étatiques et trouver les accommodements nécessaires à la vie pastorale entre les vallées des deux versants. Jusqu’à ce que la centralisation et l’uniformisation administrative déstabilisent le système agro-pastoral traditionnel aux XVIIIe et XIXe siècles.
Il montre ensuite comment l’on passe des monts, « affreux » sous la plume de Marguerite de Navarre, ou de Mme de Maintenon aux Pyrénées romantiques, avec l’esprit des Lumières incarné par Ramond de Carbonnières. Avec le Romantisme, leur spectacle atteint au sublime et élève l’âme. L’effet de mode pousse alors vers les Pyrénées aristocratie et bourgeoisie européennes de Bagnères-de-Bigorre à Bagnères-de-Luchon, de Pau, « ville anglaise », à Biarritz, « ville espagnole »… Le thermalisme, la villégiature hivernale, la pratique des bains de mer offrent le cadre d’une convivialité mondaine dans l’entre-soi. Puis vient le temps des « ascensionnistes », découvrant les sommets sous la conduite de guides, relayés par les « vrais montagnards ».
Les Pyrénées actuelles, vidées à partir de la seconde moitié du XIXe siècle d’une partie de leur substance humaine, profondément transformées par leurs équipements hydroélectriques, le développement des sports d’hiver, la création d’un Parc national et les multiples – et nouvelles – formes de tourisme sont largement devenues un espace récréatif pour les urbains. Mais elles relèvent aussi d’autres enjeux avec, en particulier, les liens à nouveau tissés avec l’Espagne, c’est-à-dire avec les communautés autonomes du versant Sud.
Version numérique :
http://neobook.fr/terroirs/310-l-invention-des-pyrénées-9782350683461.html