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31 Mar

Historien : Benjamin Stora

Publié par Dominique Rech  - Catégories :  #Histoire contemporaine, #Empires coloniaux et Décolonisations, #XX e siècle, #Historien, #Histoire de l'Algérie

Peut-on raconter autrement l'histoire de la guerre d'Algérie ? L'ambition de ce livre est de rapporter, en se fondant sur toutes les sources possibles et en particulier sur des documents inédits ou difficilement accessibles, un récit, lisible par tous, de cette guerre telle qu'elle a été vue, vécue et relatée par les Algériens, et en premier lieu par les militants et combattants indépendantistes. Ce changement de perspective permet de jeter un regard neuf sur ce qu'on appelle généralement, du côté algérien, la guerre d'indépendance, la guerre de libération nationale ou la Révolution. Qu'il s'agisse des dates essentielles, du nombre des victimes, du déroulement des batailles, du comportement des populations civiles, des rapports entre Européens et Algériens, de l'utilisation de la violence, des visions de l'avenir ou, bien sûr, des «héros», tous les aspects du conflit, et notamment les plus tragiques, prennent un tour totalement différent, et très instructif, dès que l'on considère les faits à partir de ce point de vue. Ce qui éclaire aussi d'un jour nouveau le destin contemporain de l'Algérie.

La guerre d'Algérie fut le grand épisode traumatique de l'histoire de la France des Trente Glorieuses et les blessures ouvertes alors ne sont pas encore refermées, comme en témoignent les polémiques mémorielles récurrentes qu'elle continue de soulever. En 250 pages, Benjamin Stora et Sébastien Vassant retracent en textes et en images les moments-clés de cette guerre longtemps restée " sans nom ", avec ses épisodes majeurs et ses acteurs principaux, français comme algériens. A partir d'archives, de portraits et de témoignages, Benjamin Stora et Sébastien Vassant donnent à voir et à comprendre la guerre d'Algérie comme on ne l'a jamais fait. La bande dessinée restitue cette histoire dans toutes ses dimensions tout en intégrant les acquis de la recherche historique la plus récente, et en faisant place à la diversité des mémoires.

Peut-on raconter autrement l'histoire de la guerre d'Algérie ? L'ambition de ce livre est de rapporter, en se fondant sur toutes les sources possibles et en particulier sur des documents inédits ou difficilement accessibles, un récit de cette guerre telle qu'elle a été vue, vécue et relatée par les Algériens, et en premier lieu par les combattants indépendantistes. Ce second volume, qui s'ouvre avec l'assassinat d'Abane Ramdane par les autres chefs du FLN, au lendemain de la bataille d'Alger, et va jusqu'à l'indépendance et les implacables luttes pour le pouvoir qu'elle entraîne, confirme que, sous ce regard neuf, la plupart des aspects de la guerre prennent un tour totalement différent. Le temps de la politique et des négociations en vue de mettre un terme au conflit, quand l'aspect militaire du combat devient peu à peu moins essentiel, sera en effet aussi celui de profonds bouleversements, ignorés du côté français, au sein du FLN. Des bouleversements provoquant des affrontements dont les premiers bénéficiaires seront Ahmed Ben Bella et Houari Boumediene au cours de l'été 1962, mais dont les conséquences se font sentir jusqu'à aujourd'hui.

La guerre d'Algérie fut le grand épisode traumatique de l'histoire de la France des Trente Glorieuses. Et les blessures ouvertes alors ne sont pas encore refermées, comme en témoignent les polémiques mémorielles récurrentes qu'elle continue de soulever.

Né à Constantine en Algérie, l'historien Benjamin Stora raconte ici cette guerre longtemps restée « sans nom », ses épisodes majeurs (des massacres du Constantinois à la politique de la « terre brûlée » de l'OAS, en passant par le putsch des généraux et la répression des immigrés en métropole) et ses acteurs principaux, français comme algériens. Il restitue cette histoire dans toute sa complexité et rend compte des acquis et des débats de la recherche historique la plus récente, en racontant par exemple comment la guerre fut vécue du côté algérien. Enfin, il revient sur les séquelles politiques et mémorielles de cette guerre de huit ans des deux côtés de la Méditerranée.

Benjamin Stora tente dans cet essai d'éclairer les mécanismes de fabrication de l'oubli, en France comme en Algérie. Il montre également comment les mensonges de la période 1954-1962 seront à leur tour, dans les décennies suivantes, enfouis dans les mémoires par les amnisties ou les non-dits d'une histoire éclatée, telle qu'elle ressort des livres ou des films consacrés à la guerre.

La guerre d'Algérie n'a jamais eu lieu, du moins feint-on de le croire : de 1954 à 1962, trois départements français ont simplement subi la loi du «maintien» de l'ordre puis de la «pacification». En sept longues années, près de deux millions de soldats ont traversé la Méditerranée. Les jeunes appelés ont découvert tout à la fois un pays magnifique et le scandale du tiers monde. Ils ont compris que ces «événements» qui secouaient un pays différent de la France étaient une guerre. Avec les quadrillages, l'attente la nuit en haut d'un piton, la mort atroce d'un de leurs camarades. Dans le bled ou la ville, ils sont restés longtemps, dix-huit, vingt-sept ou trente mois...Dans un récit qui fait la part belle aux écrits d'hommes du contingent, Benjamin Stora restitue les vingt ans douloureux de la «génération du djebel».

La France n'en a pas fini avec son passé colonial. Il a imprégné les imaginaires et a constitué un socle idéologique sur lequel le Front national s'est construit. C'est ce Transfert d'une mémoire, de l'Algérie coloniale vers la métropole, qu'avait décrit Benjamin Stora en 1999. Cet ouvrage analysait déjà les raisons historiques pour lesquelles les questions difficiles de l'immigration ou de l'Islam en France seraient au coeur du débat public.

C'était également le sujet du roman d'Alexis Jenni, L'Art français de la guerre. Un dialogue inédit entre l'historien et l'écrivain permet ici d'éclairer la nature de cet imaginaire colonial et son actualité, dans une France secouée par les grands défis qui surgissent après le « Choc de janvier 2015 ».

Face aux crispations identitaires, cet échange passionnant invite à mener une bataille culturelle décisive pour sortir de la violence des mémoires et à affronter enfin, par une prise en compte sereine de l'Histoire, les enjeux du présent.

Depuis les premiers liens entre les tribus juives d'Arabie et le Prophète Muhammad jusqu'aux récents conflits du Proche-Orient, en passant par les civilisations de Bagdad et de Cordoue, sans oublier l'Empire ottoman, le monde perse et même l'espace européen, les relations tour à tour fécondes ou tumultueuses entre juifs et musulmans sont ici exposées et analysées en toute impartialité.
Quelque cent vingt auteurs de tous les pays ont participé à cette encyclopédie unique en son genre, dans un esprit d'interdisciplinarité qui permet de rendre compte des multiples facettes du sujet. Les difficultés du temps présent se trouvent ainsi réinterprétées à la lumière d'une histoire resituée dans la longue durée.
Un ouvrage de référence richement illustré, à la fois clair et accessible, qui constitue un outil précieux pour une meilleure compréhension entre les cultures.

L’histoire des Juifs d’Algérie est riche de plusieurs millénaires, mais s’autonomise à partir de 1830, date de la conquête française. Puis, du décret Crémieux en 1870 qui leur donne la nationalité française à l’indépendance de l’Algérie en 1962, elle est scandée de ruptures, de déchirements, d’exils, malgré l’attachement profond à une terre avec laquelle chaque famille restera liée.

  • Entre le récit historique et le document privé, la mémoire collective et individuelle, ce livre dessine le parcours et les grandes étapes de la communauté juive d’Algérie.
  • Plus de 150 photographies présentées et commentées avec précision et finesse nous emmènent à Alger, Constantine, Oran et dans le Sud algérien. Elles disent les rapports à la tradition culinaire, musicale, vestimentaire, à la France et à la République, mais aussi entre les différentes communautés. Elles racontent les lieux marquants, les odeurs, les fêtes, un quotidien et un mode de vie, un univers inoubliable tramé de relations familiales et amicales fortes.

Avis : je remercie les éditeurs pour le spécimen ; ouvrage beau et riche, empreint de nostalgie.

Benjamin Stora est historien de la colonisation et des guerres coloniales. Il a publié de nombreux ouvrages dont, en Pluriel, La guerre d’Algérie, la fin de l’amnésie (avec
Mohamed Harbi), Les trois exils. Juifs d’Algérie, Messali Hadj, Notre génération d’octobre, Les immigrés algériens en France et François Mitterrand et la guerre d’Algérie (avec François Malye).

Comment et pourquoi De Gaulle a-t-il opté pour l’indépendance de l’Algérie ? Porté
au pouvoir à la suite d’un coup de force des partisans de l’Algérie française, De Gaulle
semble dans un premier temps abonder dans leur sens : c’est du moins ainsi qu’est entendu le fameux « je vous ai compris… ». Mais le 16 septembre 1959, c’est la stupeur, le basculement décisif : Il lâche le mot d’ « autodétermination » lors d’une allocution télévisée – et c’est donc la volonté de la population algérienne musulmane, très largement majoritaire, qui l’emportera. S’agissait-il de l’aboutissement d’une décision longuement mûrie ou bien au contraire d’un brusque retournement décidé sous la pression des circonstances ? De Gaulle a-t-il bradé l’Algérie ou bien était-il le visionnaire d’un ordre mondial plus juste ? Ces questions ne cessent d’alimenter un vif débat entre témoins et historiens. En confrontant leurs points de vue, Benjamin Stora tente d’éclaircir le mystère et s’interroge sur la singulière éclipse de cette date décisive – le 16 septembre 1959 – dans notre mémoire collective.

Benjamin Stora est historien de la colonisation et des guerres coloniales. Il a publié de nombreux ouvrages dont, en Pluriel, La guerre d’Algérie, la fin de l’amnésie (avec Mohamed Harbi), Les trois exils. Juifs d’Algérie, Messali Hadj, Notre génération d’octobre, Les immigrés algériens en France et De Gaulle et la guerre d’Algérie. François Malye est grand reporter au Point où il est notamment chargé des dossiers historiques.

1er novembre 1954, l’Algérie s’embrase. Ministre de l’intérieur, François Mitterrand se retrouve au cœur de la tourmente. Pas question pour lui, comme pour la majeure partie de la classe politique française d’envisager l’indépendance de ces départements français. Il tente en revanche d’imposer des réformes sociales. Devenu ministre de la Justice du gouvernement socialiste de Guy Mollet, il reste un homme d’ordre, fidèle à la politique répressive qui s’installe. Quand il quitte la place Vendôme à la fin du mois de mai 1957, quarante militants algériens ont été condamnés à mort et guillotinés en seize mois. Comment celui qui, vingt-cinq ans plus tard, abolira la peine de mort a-t-il pu accepter ces exécutions capitales ? Évoquant cette période plusieurs décennies plus tard, il fera cet aveu : « J’ai commis au moins une faute dans ma vie, celle-là. » Nourri de documents et de témoignages inédits, fruit du travail conjoint d’un historien et d’un journaliste, ce livre montre que François Mitterrand n’a pas été au rendez-vous de la décolonisation algérienne.

Fidèle à une approche hybride, dans laquelle l’expérience personnelle et les observations enrichissent l’analyse historique, Benjamin Stora revient ici sur les séjours qu’il fit, de 1995 à 2002, successivement au Viêt Nam, en Algérie et au Maroc. Trois longs voyages dans ces pays devenus indépendants qui ont connu, chacun à sa manière, le système colonial français. Il raconte le silence le soir sur Hanoï comme un renvoi lointain au couvre-feu, les ùtraces de guerre dans les paysages et les ombres diffuses laissées par le passé. Il décrit l’Algérie de 1998, émergeant des horreurs de la guerre civile, les traumatismes, les oublis et la nouvelle génération qui s’ébroue. Il dépeint le Maroc au début du règne de Mohammed VI, un pays saturé d’histoire, qui bouge lentement et où une jeunesse, en mal d’avenir, regarde ailleurs.
Passant de l’analyse comparative au diagnostic politique, de la rencontre avec quelques personnages clés à l’étude des images et des films, l’histoire écrite par Benjamin Stora est tout à la fois intellectuelle, sensible et visuelle. C’est une histoire vive qui puise à de multiples sources et éclaire, aussi, ce qui se passe dans notre propre pays. Un quatrième voyage, d’ailleurs, ramène l’historien en France où il constate, et regrette, que la question postcoloniale soit si largement ignorée. Ni le passé colonial, ni celui des minorités ne sont en effet intégrés dans le récit national républicain. Quant à la mémoire franco-algérienne, 50 ans après l’indépendance, elle demeure conflictuelle.

« Comment a-t-on pu atteindre un tel niveau de déliquescence, cinquante ans après, du “soleil” de 68 au crépuscule du PS ? » se demande Benjamin Stora. De cette question est né ce livre, écrit en témoin et historien. Stora appartient en effet à ce courant de l’après-68 qui, après s’être engagé dans l’extrême gauche trotskiste, est entré au Parti socialiste.
Il revient sur cette histoire à travers la sienne : l’engagement révolutionnaire vécu comme une libération en arrivant d’Algérie, puis l’entrée au PS, en 1986, avec l’illusion d’y poursuivre les mêmes batailles politiques. Un drame familial l’éloignera
finalement du militantisme. Benjamin Stora porte un regard lucide sur ce qu’il n’a pas toujours vu en temps et en heure : les erreurs ou les dérives de certains. Cet examen de parcours est ponctué de rencontres, avec Jospin, Cambadélis ou
Mélenchon.
Au-delà des souvenirs et des anecdotes surprenantes, ce livre offre une analyse éclairante sur la façon dont le Parti socialiste a d’abord « absorbé » les aspirations de 68 à changer la vie, avant de les étouffer. Pour finir lui-même à bout de souffle.

Avis : Dans le cadre de la sérieuse et dynamique Fondation Jean-Jaurès de Paris : https://jean-jaures.org/

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Dominique RECH