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31 Dec

Alexandre Lafon

Publié par Dominique Rech  - Catégories :  #Première Guerre Mondiale, #Histoire contemporaine, #XXe siècle

Mardi 12 décembre 2017 les élèves de 3e 2 de Dominique Rech, professeur agrégé d'histoire géographie ont reçu en visioconférence Alexandre Lafon, directeur adjoint à la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale et docteur en histoire contemporaine, chercheur associé (laboratoire Framespa/université de Toulouse II Jean Jaurès, membre du CRID 14-18).

Pour les élèves du collège Bertrand Laralde les visioconférences deviennent un moyen de communication ordinaire. Leur professeur d'histoire géographie invite des historiens reconnus pour débattre avec les élèves. Le public est invité à participer à ces conférences. Au cours de ses années du centenaire de la Grande Guerre de nombreux historiens ont été invités.

Débats sur Verdun

Les élèves un peu émus retrouvent vite leur verve, une quarantaine de questions préparées en amont, animent vite les débats. Certainement face à la jeunesse d'Alexandre Lafon, les premières questions portent sur les motivations de l'historien pour faire des recherches sur la Grande Guerre. Au cœur du débat la bataille de Verdun mais aussi les divers fronts sans oublier le sort des soldats ou leur vie au cours de cette guerre. Un cours de qualité sur une histoire qui a touché la plupart de familles de France.

 

Alexandre Lafon : «Verdun, une guerre dans la guerre»

Ancien professeur d'histoire au lycée Palissy d'Agen, Alexandre Lafon sera ce matin aux célébrations du 100e anniversaire de la bataille de Verdun, dans la Meuse.

Ce dimanche 21 février 2016, la France célèbre le 100e anniversaire du déclenchement de la bataille de Verdun, durant la Première Guerre mondiale. Entre février et décembre 1916, elle aura fait plus de 700 000 victimes côtés français et allemands, en comptant les morts, les blessés et les disparus. Verdun est un mythe, symbolise le sacrifice de nos Poilus, et toute la France a été concernée. Stopper les Allemands à Verdun c'était protéger la France, et deux tiers des régiments sont allés combattre au bord de la Meuse en 1916.

Une grande partie des survivants, en 1918, a ramené à la maison des souvenirs de Verdun. C'est évidemment le cas en Lot-et-Garonne, dont plusieurs unités ont combattu là-bas. A Agen, le 9e Régiment d'infanterie, le 209e, ainsi que le 18e Régiment d'artillerie avaient ainsi inscrit «Verdun» sur leurs drapeaux (lire ci-dessous).

Directeur adjoint de la Mission du centenaire

Agen sera aussi représenté indirectement ce matin, lors de la commémoration officielle de la bataille, par la présence d'Alexandre Lafon, ancien professeur d'histoire du lycée Palissy, auteur de plusieurs ouvrages sur la Der des ders, et directeur adjoint de la Mission nationale du centenaire – qui pilote les commémorations s'étalant entre 2014 et 2018.

«Verdun, c'est une guerre dans la guerre, explique Alexandre Lafon. Dans les carnets et correspondances qu'ont laissés les Poilus, on découvre un véritable enfer, des combats de trou d'obus à trou d'obus, le froid, la boue, la difficulté de trouver de l'eau pour boire, et plus que tous les bombardements.»

L'orage d'acier – ainsi décrit côté allemand par Ernst Jünger – marquera les esprits, parfois jusqu'à la folie, et Verdun deviendra dans l'imaginaire collectif le symbole du sacrifice suprême. «Les combats seront très durs jusqu'en 1918, ajoute Alexandre Lafon, mais Verdun reste unique. Entre Poilus, après 1918, qui n'avait pas fait Verdun n'avait pas fait la guerre…»

Cet écrasement mémoriel est toutefois à relativiser. Il y eut plus de morts côté français en 1914 qu'en 1916. Mais c'est à Verdun que la France a notamment gagné sa guerre, d'où cette page écrite en lettres d'or dans le roman de France.

Agen et le Lot-et-Garonne ont participé à ce sacrifice collectif. L'ossuaire de Douaumont renferme par exemple les restes de soldats du 20e RI de Marmande, et sur ce même ossuaire on trouve l'écusson de la ville d'Agen, qui avait participé au financement de son élévation.

Et de nombreuses familles du département gardent, dans des malles et des tiroirs, les souvenirs d'une histoire glorieuse, mais ô combien douloureuse.

Sébastien Bouchereau . Publié Dans la Dépêche du Midi le 21/02/2016

Alexandre Lafon : «La guerre a pris une dimension industrielle»

Si on se projette tout juste 100 ans en arrière, nous sommes au cœur de la Grande Guerre. Quelle est la situation en ce mois de novembre 1916 ?

Cela fait déjà plus de deux ans que la France, l'Allemagne, l'Europe, le monde sont en guerre. Depuis 1915, de nouveaux fronts sont apparus, en Italie, aux Dardanelles. La guerre en France a pris une dimension industrielle. Cela se traduit sur le terrain dans les équipements, avec désormais le casque, l'uniforme bleu horizon, et surtout, on note l'essor fulgurant de l'artillerie et de l‘aviation dans les combats.

C'est la période des grandes batailles, Verdun, la Somme…

Des millions d'hommes ont été engagés dans deux batailles majeures, Verdun et la Somme. Là encore, on va constater l'engagement très industriel des deux armées, en même temps qu'un engagement humain énorme : ce sont deux batailles de masse, avec des pertes dont on a du mal à mesurer l'ampleur : 300 000 morts pour Verdun, 140 000 côté français, 160 000 côté allemand. Quant à la Sommes, l'offensive commencée le 1er juillet 1916, avec les alliés français et britanniques est en train de prendre fin, de la manière la plus violente qui soit. Les Allemands ont réussi à récupérer quelques territoires, et le gain au final, est dérisoire, pour un engagement aussi massif et aussi violent, avec des millions d'obus qui ont été déversés sur les champs de bataille.

Verdun va bientôt se terminer…

L'année 1916 est en tout cas celle qui va le plus marquer l'imaginaire de la guerre de 14-18 : qui n'a pas fait Verdun, n'a pas fait la Grande guerre, pourraient résumer certains. Cela dénote du caractère infernal de ce que vivent les hommes au front, tandis qu'à l'arrière tout le pays est mobilisé C'est aussi l'époque où l'on commence à avoir les premières images des champs de bataille, avec des reportages dans des magazines qui montrent au public ce qui n‘avait jamais été montré auparavant. Verdun va vivre un tournant avec la reprise du Fort de Douaumont le 24 octobre pour s'achever à la mi-décembre, grâce aux généraux Pétain et Nivelle. On va récupérer la rive droite de la Moselle. Le bilan de cette année 1916 va être mitigé : Les Français ont tenu à Verdun, mais la Somme qui devait être une grande victoire ne débouche que sur un résultat dérisoire. Mais surtout, après tous ces sacrifices, la paix semble de plus en plus éloignée. Au contraire, on assiste à un accroissement de la violence.

Et à l'arrière ?

On subit le choc des deux offensives. La société française est très mobilisée, très tendue, et son industrie est tout entière tournée vers la guerre. C'est un moment difficile car les morts s'accumulent, avec des veuves et des orphelins. Et c'est en 1917 que l'on verra apparaître les mutineries.

Publié Dans la Dépêche du Midi le 11/11/2016

 

Liens :

Cent ans après son déroulement, la Première Guerre mondiale reste un événement repère majeur de l’histoire nationale.
En 1914, la France en République développe malgré des clivages et des divisions prégnantes, un horizon d’attentes fondé sur les notions clés d’égalité et de progrès social. La « campagne contre l’Allemagne » qui s’ouvre à l’été 14 précipite l’ensemble de la société française dans la guerre et ouvre une période dramatique pour le pays. Aux premiers combats meurtriers succède une longue guerre de siège de plusieurs années qui impose une mobilisation croissante des hommes et des femmes au front et à l’arrière. Le conflit structure alors en profondeur le quotidien des Français devant s’adapter aux exigences de la guerre qui se prolonge : bouleversement des sociabilités, restructuration économique, poids de l’absence et du deuil.
Cet ouvrage propose une synthèse qui s’appuie sur les apports de l’histoire sociale, politique, militaire et culturelle de ces dernières années. Il offre une première approche de l’étude du conflit, replacée dans le contexte de la société française d’avant-guerre. Il la prolonge par une réflexion sur les mises en mémoire de la Grande Guerre, vivifiées aujourd’hui par les commémorations de son Centenaire.

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