Historienne : Arlette Farge
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Arlette Farge
Historienne du XVIIIe siècle s’intéressant aux comportements populaires (foule, opinion publique, famille, sensibilités) à partir des archives de police. Historienne des relations entre hommes et femmes. Intéressée par l’image, la photographie et l’écriture de l’histoire.
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Vies oubliées. Au cœur du XVIIIe siècle, La Découverte, 2019.
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Paris au siècle des Lumières, Paris, éd. Le Robert, 2017.
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Il me faut te dire, Les éditions du Sonneur, 2017.
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La Révolte de Mme Montjean, Albin Michel, Paris, 2016.
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Comment vient une passion, Éditions La Pionnière, 2016.
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Les Passants, Éditions La Pionnière, 2016
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La Capucine s'adonne aux premiers venus. Récits, suppliques, chagrins au XVIIIe siècle. Avec des peintures de Valérie du Chéné, Éditions La Pionnière, 2014.
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« Indisciplines : La domination masculine », Pierre Bourdieu. L'insoumission en héritage4, collectif, sous la direction d'Édouard Louis, PUF, 2013, 192 p.
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La Déchirure. Souffrance et déliaison sociale au XVIIIe siècle, Bayard, 2013.
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Un ruban et des larmes, procès en adultère au XVIIIe siècle, éd. des Busclats, 20115.
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Condamnés au XVIIIe siècle, éditions Thierry Magnier, collection Troisième Culture, 2008, 134 p.
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Essai pour une histoire des voix au dix-huitième siècle, Bayard, Paris, 2009
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Le Silence, le souffle, Éditions La Pionnière, Paris, 2008
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avec Laurent Turcot, Flagrants Délits sur les Champs-Élysées : Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791), Paris, Mercure de France, 2008
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Effusion et tourment, le récit des corps. Histoire du peuple au XVIIIe siècle, Paris, Odile Jacob, 2007
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De la nécessité d'adopter l'esclavage en France. Texte anonyme de 1797, présenté par Myriam Cottias et Arlette Farge, Bayard, Paris, 2007.
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Quel bruit ferons-nous ?, Paris, Les Prairies Ordinaires, 2005
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avec Jean Delumeau et André Comte-Sponville, La plus belle histoire du bonheur, Paris, Seuil, 2004.
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Le Bracelet de parchemin. L’écrit sur soi au XVIIIe siècle, Paris, Bayard, 2003
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La Nuit blanche, Paris, Seuil, 2002
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avec Cécile Dauphin, Séduction et sociétés : approches historiques, Paris, Seuil, 2001
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Les dahlias sont rouge sang, Paris, La Pionnière, 2000
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La Chambre à deux lits et le cordonnier de Tel Aviv, Paris, Seuil, 2000
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avec Jean-François Laé, Fracture sociale, Paris, Desclée de Brouwer, 2000
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Des lieux pour l’histoire, Paris, Seuil, 1997
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Le Goût de l'archive, Paris, Seuil, 1989
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avec Cécile Dauphin, De la violence et des femmes, Paris, Albin Michel, 1997
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Les Fatigues de la guerre, Paris, Gallimard, 1996
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« L’histoire sociale », L’Histoire et le métier d’historien en France 1945-1995, 1995, p. 281-300
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sous la direction de François Bédarida, Paris, Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme
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Le Cours ordinaire des choses dans la cité du XVIIIe siècle, Paris, Seuil, 1994
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Dire et mal dire, l’opinion publique au XVIIIe siècle, Paris, Seuil, 1992
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avec Natalie Zemon Davis, Histoire des femmes XVIe siècle-XVIIIe siècle : tome 3, Paris, Plon, 1991
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avec Jacques Revel, Logiques de la foule, l’affaire des enlèvements d’enfants - Paris 1750, Paris, Hachette, 1988
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La vie fragile : Violence, pouvoirs et solidarités à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Hachette, 1986
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avec Michel Foucault, Le Désordre des familles, lettres de cachet des archives de la Bastille, Paris, Gallimard Julliard, 1982
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Le Miroir des femmes : textes de la Bibliothèque bleue, Paris, Montalba, 2000
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« L’espace parisien au XVIIIe siècle d’après les ordonnances de Police », Ethnologie française, vol. vol. XII, no 2, avril-juin 1982, p. 119-126
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Vivre dans la rue à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, 1979
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avec A. Zysberg, « Les théâtres de la violence à Paris au XVIIIe siècle », Annales. Économies, sociétés, civilisations, no 5, 1979, p. 984-1015
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Délinquance et criminalité : le vol d’aliments à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Plon, 1974
Source : http://crh.ehess.fr/index.php?206
Mon opinion : La référence pour le plaisir du travail des archives, l'historienne du quotidien des gens du peuple, une écriture littéraire. Superbe !
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Le goût de l'archive
Ce livre, qui puise son information dans les manuscrits du XVIIIe siècle, raconte le métier d'une historienne habitée par la passion des archives. Évidentes autant qu'énigmatiques, on peut tout faire dire aux archives, tout et le contraire, puisqu'elles parlent du réel sans jamais le décrire. Le travail d'historien s'impose donc ici avec toute sa rigueur.
Dans ce livre, salué par les historiens comme un ouvrage classique, Arlette Farge propose une réflexion sur l'écriture de l'histoire à partir des mots retrouvés dans les archives de police. De manière personnelle et ironique, elle invite le lecteur à la suivre dans son plaisir " d'aller aux archives ".
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Arlette Farge présente ici des archives qui lui sont chères, des documents laissés de côté au terme de ses différents travaux et recherches, dont le pouvoir d'évocation reste vivace. Pris en tant que tels, ils permettent de regarder l'Histoire autrement.
Comment saisir les vies oubliées, celles dont on ne sait rien ? Comment reconstituer au plus près l'atmosphère d'une époque, non pas à grands coups de pinceau, mais à partir des mille petits événements attrapés au plus près de la vie quotidienne, comme dans un tableau impressionniste ?
Arlette Farge offre ici ce qu'on appelle les " déchets " ou les " reliquats " du chercheur : ces bribes d'archives déclarées inclassables dans les inventaires, délaissées parce que hors des préoccupations présentes de l'historien. Ce sont des instantanés qui révèlent la vie sociale, affective et politique du siècle des Lumières. Prêtres, policiers, femmes, ouvriers, domestiques, artisans s'y bousculent.
De ces archives surgissent des images du corps au travail, de la peine, du soin, mais aussi des mouvements de révolte, des lettres d'amour, les mots du désir, de la violence ou de la compassion.
Le bruit de la vague, expliquait Leibnitz, résulte des milliards de gouttelettes qui la constituent ; Arlette Farge immerge son lecteur dans l'intimité de ces vies oubliées. Une nouvelle manière de faire de l'histoire.
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Pour le peuple de Paris la rue est, au XVIIIE siècle, un espace privilégié. Elle investit l'espace urbain tout entier d'une sociabilité multiforme et souvent agressive, elle envahit l'espace privé : l'atelier, le logement. Dans la rue, le travail, l'amour, la discussion, l'attroupement, le spectacle, la mort même. À travers les agendas du guet, les procès-verbaux et les rapports des commissaires de police, les récits des voyageurs étrangers et ceux des observateurs parisiens, Arlette Farge restitue le monde sonore, coloré, odorant du Paris populaire. Mais la rue, sa violence anonyme, son opacité font peur aussi : on entreprendra de régler et d'ouvrir l'espace urbain pour le contrôler mieux. Viendra le temps où le peuple descendra dans la rue où il aura cessé de vivre.
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Une histoire des faits divers au temps des Lumières.Arlette Farge, en explorant les archives judiciaires, fait revivre toute une population d'artisans, de femmes séduites et abandonnées, de revendeurs et de filous, d'enfants de la rue, de contremaîtres, etc. C'est une façon pour l'historienne de révéler ce que la grande histoire néglige, cette « vie fragile » du quotidien et de la rue, avec ses tragédies collectives et privées.
Mon opinion : L'ouvrage qui m'a fait aimé le travail de cette historienne, lorsque j'étais étudiant.
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Les idées reçues ont le cuir dur : la lettre de cachet, sous l'Ancien Régime, passe aujourd'hui encore pour l'exemple même du bon plaisir royal servant à enfermer nobles infidèles ou grands vassaux désobligeants. Symbole de l'arbitraire, elle serait un acte public cherchant à éliminer l'ennemi du pouvoir sans autre forme de procès - au point que l'histoire a fait d'elle le symbole de la prise de la Bastille. Mais de la mémoire se sont enfuies les innombrables lettres servant à tout autre chose qu'aux affaires d'État. Il ya celles pour affaire de police, instrument le plus simple pour enfermer discrètement et secrètement la forte tête qui crée du désordre dans l'atelier, mais aussi les prostituées, les voleurs à la tire, les filous ou les comédiens - tout un monde de migrants, mouvant, fugitif. Plus encore, il y a les lettres de famille, lorsque le comportement d'un conjoint ou d'un fils paraît troubler l'ordre intime dont la tranquillité participe à l'ordre public. Arlette Farge et Michel Foucault nous proposent une lecture différente des Archives de la Bastille : où l'on n'avait voulu voir que la colère du souverain, ils dévoilent les passions d'un menu peuple ; où l'on était obnubilé par l'ordre monarchique, ils discernent, entre parents et enfants, dans les disputes des ménages, la trame fine de la vie privée et le désordre des familles.
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Il y a dix ans, Arlette Farge écrivait ce texte fondateur, nourri par une découverte dans les archives des procès-verbaux. Avant elle en effet, les historiens n'avaient pas prêté attention à ce minuscule morceau de papier, attaché au poignet des hommes et femmes précaires au XVIIIème siècle, dont les corps étaient identifiés par la police.
A partir de ces traces écrites, l'historienne faisait le récit de ces vies oubliées, tentant de saisir ce qu'avaient pu être ces existences la plupart du temps muettes.
Le contexte éditorial actuel jette une autre lumière sur ce travail, tant les récits de vie sont à la mode et apparaissent même récemment, dans le projet de Pierre Rosanvallon par exemple, comme la manière de réparer notre démocratie. Dans une nouvelle préface, Arlette Farge ne cache pas ses réserves sur ces tentatives et nous invite à distinguer exposition de soi et singularité, juxtaposition des vies et émancipation collective.
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La vie ne vaudrait d'être vécue, dit-on, que si elle apporte le bonheur. Mais que signifie être heureux ? Y a-t-il des recettes au bien-être ? Où se niche le bonheur ? Dans l'argent ? La réussite personnelle ? La santé ? Les plaisirs ? L'espérance d'un jour meilleur ? Est-il dans ce que nous avons ou dans ce que nous sommes ?
Le bonheur n'est pas une idée neuve en Europe, il a lui aussi une histoire qui, depuis des millénaires, colle à nos désirs et à nos désillusions. C'est cette longue aventure qui est racontée ici, avec les regards croisés du philosophe, du croyant et de l'historienne. De la pensée antique à nos frustrations modernes, en passant par l'invention du paradis, on verra comment l'idée du bonheur a évolué au fil du temps, et combien son histoire mouvementée peut nous aider à mieux vivre aujourd'hui.
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Quelque chose se passe au XVIIIe siècle qui permet au peuple d'exister en politique. Le goût pour l'information, la curiosité publique se développent dans un espace urbain qui met les individus en position de « savoir sur l'autre ». Le public vit entre le vrai et le faux, l'information et le secret, la rumeur et la publicité, le possible et l'invérifiable ; ses incertitudes, aiguisées par les manipulations politiques et policières, renforcent encore sa soif de savoir. Car le menu peuple veut connaître les ressorts qui animent les rumeurs sur l'assassinat du roi, ou encore les affaires du diables, de poisons, d'alchimie et d'autres magies.p Dans ce livre, Arlette Farge montre comment se construit une parole publique que les autorités craignent, pourchassent et incitent tout à la fois. Elle observe quelles sont les tactiques d'approche de la chose publique pour ceux qui en sont les exclus.p Avec Dire et mal dire, Arlette Farge nous donne un livre sur un sujet inédit qu'elle déchiffre dans les archives : l'opinion publique au XVIIIe siècle.