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09 Jan

Historien : Jean-Marc Berlière

Publié par Dominique Rech  - Catégories :  #Histoire contemporaine, #Deuxième Guerre Mondiale, #Historien(ne)s, #France dans la 2e Guerre mondiale

Fonctions

  • Professeur émérite de l’Université de Bourgogne, spécialiste de l’histoire de l’institution et la société policières en France (XIXe et XXe siècles) et notamment de leurs places dans l’État, de leurs rapports au politique et à la société.
  • Chercheur au CESDIP. 
  • Membre du comité de rédaction de la revue Crime, Histoire et Sociétés
 
Ouvrages et direction d’ouvrages

 

  • Camarade : la lutte continue ! De la Résistance à l’espionnage communiste (avec F. Liaigre), Robert Laffont (2015)
  • Liquider les traîtres. La face cachée du PCF 1941-1943 (avec Franck Liaigre), Paris, Robert Laffont (Documento) 2015, réédition augmentée corrigée.
  • Justices militaires pendant les deux guerres mondiales (dir. avec J. Campion, L. Lecché, X. Rousseaux). Louvain, KUL, 2013.
  • Histoire des polices en France : de l’Ancien régime à nos jours (avec R. Lévy), édition en format de poche, complétée et corrigée, Paris, Nouveau-Monde éditions, 2013.
  • Liaisons dangereuses : miliciens, truands, résistants, été 1944 (avec F. Le Goarant), Paris, Perrin, 2013, 388p.
  • Ainsi finissent les salauds. Séquestrations et exécutions clandestines dans le Paris libéré (avec Franck Liaigre), Paris, Robert Laffont, 2012, 430 p.
  • La Naissance de la police moderne. La Police parisienne de la Belle époque, Paris, Perrin (Tempus), 2011, 411p.
  • Fichés ? Identification et photographie du Second empire aux années 1960 (dir. avec Pierre Fournié), Paris, Perrin, 2011.
  • Histoire des polices en France : de l’Ancien régime à nos jours (avec R. Lévy), Paris, Nouveau-Monde éditions, 2011, 768p.
  • Le Témoin, le sociologue et l’historien : quand des policiers se mettent à table (dir. avec R. Lévy), Paris, Le Nouveau Monde éditions, 2010
  • L’Amour criminel. Mémoires de flics de la Belle Époque présentés et annotés par J.-M. Berlière. Bruxelles : André Versaille éditeur, 2010
  • Policiers français sous l’Occupation (version enrichie et corrigée), Paris, Perrin-Tempus, 2009.
  • L’Affaire Guy Môquet. Enquête sur une mystification politique, Paris, Larousse, 2009 (avec Franck LIAIGRE).
  • Être policier. Métiers de police en Europe XVIIIe-XXIe siècles (direction avec Catherine DENYS, Dominique KALIFA et Vincent MILLIOT), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2008.
  • Liquider les traîtres. La face cachée du PCF clandestin (1941-1943), Paris, Robert Laffont, 2007 (avec Frank LIAIGRE) (prix Guizot 2009 de l’Académie Française).
  • Le Sang des communistes Les Bataillons de la jeunesse dans la lutte armée, automne 1941, Paris, Fayard, 2004 (avec Frank LIAIGRE).
  • Le crime de Soleilland, Paris, Tallandier, 2003.
  • Les policiers français sous l’Occupation, Paris, Perrin, 2001 (prix Jacques Derogy 2001).
  • La police française entre bouleversements et permanences : années trente-années cinquante, Paris, La Documentation Française, 2000 (direction avec Denis PESCHANSKI).
  • Police, Etat et société en France des années trente aux années soixante : essai bibliographique, Cahiers de l’IHTP, 36, mars 1997 (en collaboration avec Marie VOGEL).
  • Pouvoirs et polices au XXe siècle (Europe, USA, Japon), Bruxelles, Complexe, 1997 (direction avec Denis PESCHANSKI).
  • Le monde des Polices en France, Bruxelles, Complexe, 1996.
  • Le préfet Lépine. Vers la naissance de la police moderne, Paris, Denoël, 1993

 

Les historiens mènent l'enquête et se penchent sur 18 affaires criminelles, du Moyen Âge à la Ve République - de Gilles de Rais à Jacques Roseau, la dernière victime de l'Algérie française.

Le crime fascine, le crime passionne et le crime fait vendre. Or depuis l'engagement de Voltaire dans l'affaire Calas, et celle des " intellectuels " dans l'affaire Dreyfus, l'histoire et les historiens ont toute leur place pour enquêter sur cette " passion française ". D'autant que l'enquête, c'est-à-dire la recherche des traces et indices pour l'établissement des faits, de la vérité, constitue justement le quotidien de la recherche historique. L'historien a tout loisir de replacer l'affaire dans l'échelle des temps, de suivre, d'analyser la naissance et la propagation des mythes et rumeurs, en bref tout ce que le fait criminel donne à lire d'une époque, de ses angoisses, de sa sensibilité, de ses phobies. On le sait, aujourd'hui encore, le blasphème peut être mortel, mais on a oublié que le vol de linge était passible de la potence sous l'Ancien Régime : qui ne s'indignerait aujourd'hui de la condamnation à mort d'un voleur de mouchoir ? Le " crime " ne se limite pas au meurtre ou à l'assassinat. Sa qualification, sa condamnation, sa définition, sa réprobation varient en fonction des lieux et des époques, il entre en résonnance avec son temps dont il dit, mieux que tout, la nature profonde.
Du procès de Gilles de Rais à l'assassinat de Jacques Roseau – la dernière victime de l'Algérie française –, en passant par le procès du régicide Damiens, l'affaire des " chauffeurs " d'Orgères, celle de Joseph Vacher, qualifié de " Jack l'éventreur français ", des sœurs Papin ou encore de la tuerie d'Auriol, c'est en somme à un voyage à travers sept siècles qu'invite cet ouvrage. Un retour sur des affaires grandes ou petites, célèbres ou inconnues, oubliées ou mythifiées – du Moyen Âge à la Ve République – que relate avec brio l'équipe réunie sous la direction de Jean-Marc Berlière.

Sommaire :
Les affaires criminelles : Gilles de Rais en procès ; Le Procès de Damiens : un procès unique en son genre ; L'affreuse aventure de Calas : crime ou suicide ? Antoine Louis mène l'enquête médico-légale ; La Beauce à feu et à sang ? Les " chauffeurs " d'Orgères, autopsie d'un mythe ; Les Sauvages du Palais Royal : une affaire de mœurs en 1790 ; L'affaire Dautun : crimes et rumeurs sous la Première Restauration (novembre 1814) ; Le braconnier assassin : l'affaire Montcharmont (1850-1851) ; Retour sur le crime d'Hautefaye. Dordogne, 16 août 1870 ; Joseph Vacher, " un Jack l'éventreur français " ? (1893-1898) ; Jules Durand : un crime judiciaire, une histoire havraise (1910) ; L'énigme des servantes aux mains sanglantes. L'affaire des sœurs Papin, Le Mans, 1933 ; L'attentat de l'Étoile : la Cagoule entre en scène (11 septembre 1937) ; Le tueur en série et les commissaires : l'affaire Weidmann (1937) ; L'assassinat de Marx Dormoy : questions sur un attentat politique (juillet 1941, Montélimar) ; Meurtre en Françafrique : l'assassinat d'Outel Bono (Paris, 26 août 1973) ; La tuerie d'Auriol : un crime politique au cœur de l'été 1981 ; Jacques Roseau, la dernière victime de l'Algérie française (Montpellier, 5 mars 1993).

La première somme sur toutes les forces de polices et de gendarmeries durant la Collaboration. Un grand dictionnaire appelé à faire date.

La " police " qui est au centre de ce travail est à comprendre au sens le plus large, soit les polices proprement dites – françaises, allemandes, officielles et officieuses, en uniforme ou en civil, de zone libre ou occupée –, mais aussi les organes d'une chaîne répressive que l'occupation allemande, les nazis et le caractère autoritaire de Vichy ont multipliée et à laquelle participent des catégories innombrables : douaniers, gardiens de camp et de prison, agents de la police économique... Enfin, comment oublier toutes ces " officines ", ces " milices ", ces " services ", généralement officieux, travaillant au service des Allemands, des partis ou groupuscules collaborationnistes et responsables de tant de drames dans la Résistance ? Histoire, organisation, missions, effectifs, armements, répartition géographique, mais aussi concurrences, tout est ici remarquablement décrit et analysé.
Néanmoins ce livre a l'ambition d'être aussi un outil de réflexion, de synthèse, n'évitant pas les questionnements gênants le plus souvent soigneusement contournés, les contradictions, les hypothèses iconoclastes ou politiquement incorrectes parce qu'elles dépassent le manichéisme attaché à cette période, au sujet d'acteurs qui ne sont réductibles à aucune opposition simpliste. Jean-Marc Berlière offre ainsi une somme exceptionnelle, appelée à faire date, sur toutes les forces de police durant la Collaboration.

Un livre coup de poing sur la collusion et les arrangements entre "résistants", collaborateurs, FFI, miliciens et truands dans le Paris de la Libération.

L’extraordinaire confusion qui a régné dans les deux mois qui séparent le débarquement en Normandie de la libération de paris fut propice aux métamorphoses les plus invraisemblables, aux collusions les plus improbables. Ainsi ce centre de « résistance » formé de miliciens – Dont les assassins de Georges Mandel -, de quelques « gestapistes », de truands et trafiquants qui ont amassé des fortunes dans les arcanes de la collaboration et cherchent à se reconstruire en prévision de jours nouveaux ; ou ces FFI et FTP gagnés par l’ambiance qui succombent à la tentation et adoptent des comportements de gangsters…
Au-delà des légendes manichéennes, cet ouvrage dessine une réalité où toutes les frontières sont brouillées, où apparaissent de surprenantes compromissions, d’impudents retournements de veste et de choquantes complicités.
L’histoire de la Libération ne fut pas celle que l’on enseigne depuis 70 ans, cette histoire officielle qui offre une image si rassurante d’un peuple de résistants, patriotes et héroïques, luttant contre une « poignée de misérables » et de criminels…

L’histoire de la police sous l’Occupation a longtemps été encombrée de fantasmes et de partis pris. Et pour cause, les archives n’étaient pas accessibles. Il a fallu l’obstination de Jean-Marc Berlière pour exhumer les milliers de dossiers classés au ministère de l’Intérieur ou à la préfecture de police.
A travers l’évocation de centaines de cas complexes, parfois tragiques, en analysant les comportements, les explications avancées, les affaires en cause, l’auteur pointe les paradoxes et les contradictions de la situation des policiers français entre 1940 et 1945. On saisit ainsi le travail d’une police engagée dans la lutte contre les résistants, dans la traque des juifs et dans la répression du marché noir, tout en devant tenir compte des exigences allemandes, de la volonté de Vichy d’affirmer sa souveraineté, des rivalités interservices.
Cette fresque sans concession ni faux-semblant met à mal nombre d’idées reçues.

"A l'Institut dentaire du square de l'avenue de Choisy [...], on allait, durant un mois ou deux, jouer les émules de la Gestapo... ceux qui se réclamaient du bon droit... des meilleurs principes." (Alphonse Boudard, Les Combattants du petit bonheur, 1978). Entre le 20 août et le 22 septembre 1944, près de quarante corps sont repêchés dans la Seine, à Paris et ses alentours. Tous les corps portent au cou, attaché par une cordelette de soie, le même pavé de grès, pas assez lourd, semble-t-il, pour lester correctement les cadavres. Qui sont ces hommes et ces femmes ? Qui sont les tueurs ? Dans la tourmente de la Libération de Paris, toutes les hypothèses peuvent être formulées. Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre ont mené l'enquête, qui à l'époque, n'alla jamais à son terme. Ils ont retrouvé les identités des victimes et remonté le cours de leurs vies. Tous les chemins les ont conduits à l'Institut dentaire, sinistre centre clandestin de séquestration et d'exécution, ou plus de deux cents personnes furent incarcérées et torturées entre le 20 août et le 15 septembre 1944. Qui tenait ce centre ? La Milice ? La Gestapo ? Non, des "FTP" de la dernière heure qui profitèrent de ces troubles journées pour régler quelques comptes sanglants. Comme dans Liquider les traîtres, Berlière et Liaigre ont réussi à conjuguer avec talent la rigueur historique et le souffle romanesque.

Combinant histoire longue et histoire immédiate, ce livre propose la première synthèse globale des polices sur trois siècles, couvrant leurs principales missions : l'ordre public, la police criminelle et la police politique. De la création de la lieutenance de police par Colbert et Louis XIV en 1667 au récent rattachement de la gendarmerie nationale au ministère de l'intérieur, en passant par la création de la Police Nationale par Vichy au printemps 1941 et le rattachement de la préfecture de police à la Police Nationale par de Gaulle en 1966..., tout montre l'attention extrême de tous les régimes pour un instrument qui semble inséparable du politique. Malgré l'image courante d'une institution purement étatique et centralisée, l'ouvrage s'attache à décrire un monde pluriel, traversé de concurrences séculaires entre le privé et le public, le local et le national (voire l'international), le civil et le militaire, les amateurs et les professionnels. C'est l'histoire de toutes ces polices, de leurs rapports délicats avec le - pouvoir, de leurs réformes et de leurs missions, des fantasmes et des sentiments contradictoires qu'elles suscitent qui constitue l'objet de cet ouvrage sans précédent.

Jean - Marc Berlière, historien, professeur émérite à l'université de Bourgogne, et René Levy, sociologue et directeur de recherche au CNRS, tous deux chercheurs au centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (CESDIP) étudient l'objet "police" depuis trente ans et lui ont consacré de nombreux ouvrages et articles.

 

La série à succès Paris Police 1900 a fait découvrir aux Français l’atmosphère policière et criminelle de la capitale au tournant du siècle. On y découvre l’univers violent des ligues antisémites, sur fond d’affaire Dreyfus, avec notamment les frères Guérin, la reprise en main et la modernisation de la police parisienne sous la poigne de fer du préfet Lépine, les débuts chaotiques de la police scientifique avec Bertillon, les intrigues politiques et l’espionnage dans la bonne société avec la courtisane Meg Steinheil, la « pompe funèbre » qui a causé la mort du président Félix Faure… Tous ces personnages ont existé, mais où s’arrête l’histoire et où débute la fiction ?
Conçu par l’un des meilleurs spécialistes de la police à la Belle Époque, dont les travaux ont nourri les auteurs de nombreuses fictions policières, ce livre permet de comprendre qui étaient réellement ces personnages et de lire les témoignages-clés jamais réédités de plusieurs policiers de l’époque et du préfet Lépine. Jean-Marc Berlière analyse ainsi le maintien de l’ordre, l’agitation des ligues, l’affaire Dreyfus, la prostitution, les grandes figures de criminels et les anarchistes. 
Cet ouvrage de référence sur le tournant policier des années 1900 nous offre une véritable plongée dans l’univers violent de la Belle Époque.
 
Professeur émérite à l’université de Bourgogne, Jean-Marc Berlière est historien, spécialiste de l’histoire des polices en France. Auteur de nombreux ouvrages, il a notamment publié Polices des temps noirs (Perrin), et avec René Lévy, une Histoire des polices en France, de l’Ancien Régime à nos jours chez Nouveau Monde éditions.
Source :  https://livre.fnac.com/a15983580/Jean-Marc-Berliere-La-police-a-Paris-en-1900

 

La commémoration du 80ème anniversaire de la « rafle du vel d’hiv » le 17 juillet 2022, a donné lieu à un exemple édifiant d’instrumentalisation politique de l’histoire.

Devant le flot d’approximations hasardeuses, d’affirmations erronées, d’élisions proférés jusqu’au plus haut niveau de l’État, cet usage de l’histoire à des fins idéologiques, cet oubli des règles élémentaires de la recherche historique, ce naufrage de l’histoire scientifique et critique, les auteurs de cet ouvrage, venus d’horizons différents, mais épris d’un même souci de rigueur, ont souhaité redonner sa complexité à une question qu’on ne saurait réduire à une initiative purement vichyste, au point d’effacer les circonstances - la défaite, l’armistice, l’occupation- et le rôle essentiel de l’occupant nazi quasiment absent des discours officiels.
Cette culpabilisation, ces dérapages des discours commémoratifs s’inscrivent dans une dérive idéologique suscitée par quelques historiens et largement relayée dans les media grand public, dérive qu’il convient également de mettre en lumière et d’analyser.


Agrégé d’histoire, docteur en histoire contemporaine, ancien professeur à l’IEP de Grenoble et à l’Université de Bourgogne, Jean-Marc Berlière est le principal historien de la police en France. Il a publié de nombreux ouvrages dont récemment Police des temps noirs (Perrin, 2018) et Ainsi finissent les salauds (Tallandier, 2018).

Source : https://livre.fnac.com/a17479977/Jean-Marc-Berliere-Histoire-d-une-falsification