Historien : Nicolas Offenstadt
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Nicolas Offenstadt est agrégé et docteur en histoire, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, ancien pensionnaire de la fondation Thiers. Disciple de Claude Gauvard, il est maître de conférences d'histoire du Moyen Âge et d'historiographie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il travaille sur les pratiques de la guerre et de la paix du Moyen Âge à l'époque contemporaine. Il est co-directeur de la rédaction avec Nicolas Mariot de la revue Genèses. Sciences sociales et histoire. Il collabore régulièrement au Monde des Livres, à L'Histoire et aux activités du Collectif de recherche international et de débat sur la guerre de 1914-1918 et du CVUH (Comité de vigilance face à aux usage publics de l'histoire).
Il a en particulier critiqué l'instrumentalisation de l'Histoire par Nicolas Sarkozy à des fins partisanes et patriotiques. Il s'en est aussi pris aux cérémonies officielles visant à faire de Lazare Ponticelli un héros de la nation.
Lors du mouvement des enseignants - chercheurs, début 2009, il fut particulièrement impliqué, en participant par exemple à l'occupation de la Sorbonne le jeudi 26 mars.
Source : https://www.babelio.com/auteur/Nicolas-Offenstadt/61819
Publications
- Les Fusillés de la Grande Guerre et la mémoire collective (1914-1999), Ed. Odile Jacob, 1999. Nouvelle édition 2009
- « Si je reviens comme je l'espère » : Lettres du front et de l'arrière, 1914-1918 (présentation et notes de Rémy Cazals et Nicolas Offenstadt), Grasset, 2003.
- Oyez ! Haro ! Noël ! Pratiques du cri au Moyen Âge, en collaboration avec Didier Lett, Publications de la Sorbonne, 2003.
- La Grande Guerre en 30 questions, La Crèche, Geste éditions, 2007.
- Affaires, scandales et grandes causes, de Socrate à Pinochet, en collaboration avec Stéphane Van Damme, Stock, 2007.
- Faire la paix au Moyen Âge, Ed. Odile Jacob,
- L'histoire bling bling. Le Retour du roman national, Stock, 2009.
- Un Moyen Âge pour aujourd'hui, en coll. avec Olivier Matteoni et Julie Claustre, PUF, 2010.
- L’historiographie, Paris, PUF « Que sais-je », 2011.
- L’espace public au Moyen Âge. Débats autour de Jürgen Habermas, en collaboration avec Patrick Boucheron, Paris, PUF, 2011,
- En place publique : Jean de Gascogne, crieur au XVe siècle, Stock, 2013
- L'Histoire un combat au présent, conversation avec Régis Meyran, Textuel, coll. « Conversations pour demain », 2014.
- Le pays disparu. Sur les traces de la RDA, Paris, Stock, coll. « Les Essais », 201821.
- Urbex RDA : L'Allemagne de l'Est racontée par ses lieux abandonnés, Paris, Albin Michel, coll. « A.M.PARTENARIAT », , 258 p.
- Directions
- (dir.) Le Chemin des Dames. De l'évènement à la mémoire, Stock, Paris, 2004.
- (dir.) Les Mots de l’historien, Presses Universitaires du Mirail, 2009.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Offenstadt
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Que reste-t-il d’un pays disparu depuis plus de vingt-cinq ans et dont l’effacement est toujours un enjeu social et politique ? Sur les tables des vide greniers, par terre dans les hangars ou dans les entreprises délaissées, la République Démocratique Allemande (RDA, 1949-1990) est aujourd’hui un pays à la brocante, un pays à l’horizontal.
Ce livre invite à un voyage sur les traces de ce pays disparu. Dans les usines ou les écoles à l’abandon, il arrive que l’on récupère des dossiers individuels, des empreintes des vies de l’époque. Les traces ce sont aussi les milliards d’objets du temps du socialisme qui ont connu de nouveaux destins depuis la chute du Mur. L’enquête suivra ceux qui célèbrent, aujourd’hui, le souvenir de la RDA, et ceux qui veulent la faire revivre un peu.
À travers tous ces chemins, à travers la pratique de l’exploration urbaine (Urbex), l’historien raconte les expériences sensorielles et personnelles de ces troublantes rencontres avec un monde disparu, toujours porté par ceux qui l’ont vécu, proposant ainsi une ample réflexion sur les traces et la mémoire.
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L'objet de l'historiographie est d'explorer les conceptions de l'histoire, les pratiques et les manières de faire des historiens : comment ils interrogent le passé, avec quels outils et pour en comprendre quoi. Dresser aujourd'hui un panorama des recherches en histoire, c'est ainsi montrer comment cette discipline s'est constituée au fil du temps, mais aussi présenter l'histoire telle qu'elle se pratique aujourd'hui, en France et dans le monde. La nouvelle histoire mondiale (global history) ou encore l'histoire du genre (gender) illustrent le renouvellement récent des approches. En découvrant la fabrique de l'histoire, cet ouvrage questionne la place de l'historien dans nos sociétés si consommatrices d'histoire(s) et de "mémoire". Une "Histoire de l'histoire" comme discipline en somme, qui éclaire notre rapport parfois douloureux au passé, et bien souvent aussi notre présent.
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L’ancienne RDA fascine, tant par son histoire méconnue que par son esthétique. Le nombre et l’ampleur des bâtiments à l’abandon en ex-Allemagne de l’Est frappent le promeneur. Combinats, cités d’habitation, Maisons de la culture… Trente ans après la chute du mur de Berlin, ce paysage fantôme est à lui seul digne d’intérêt tant il raconte d’histoires passées. Mais lorsqu’on pénètre à l’intérieur de ces lieux, c’est tout un monde disparu qui apparaît.
L’historien Nicolas Offenstadt a pratiqué une véritable « exploration urbaine » – « URBEX » – en pénétrant plus de 250 lieux fermés, interdits ou délaissés. Il n’y a là aucun défi mais la volonté d’écrire une histoire de l’abandon : un parcours visuel et intellectuel dans l’histoire de la RDA telle qu’elle se donne à voir aujourd’hui.
Chaque lieu présenté est éclairé par une analyse, appuyée sur des recherches de première main, des témoignages des anciens de l’Est et les travaux les plus à jour.
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L'historicité - c'est-à-dire le «rapport social au temps» - est devenue un chantier majeur de l'histoire au point de redéfinir l'identité de la discipline. Elle ouvre deux nouvelles perspectives.
La première est la nécessité désormais pour l'historien de comprendre et de restituer la façon dont les sociétés qu'il étudie appréhendent leur passé, leur présent et leur futur. Mais explorant l'historicité des sociétés passées, l'historien se doit de prendre également en compte l'historicité de son époque - par exemple, aujourd'hui, le culte de la mémoire et celui des victimes -, ce qui le conduit désormais à une interrogation épistémologique et historiographique beaucoup plus ambitieuse que précédemment.
Cette conscience nouvelle rompt enfin avec l'idée naïve que l'historien ne serait d'aucun lieu, d'aucun temps sinon l'incarnation de la vérité de l'événement qui s'exprimerait par son truchement. Autant d'enjeux qui traversent la discipline et ne se comprennent que dans les allers-retours entre le passé et le présent qui nourrissent ce dictionnaire.
Mon avis : Un ouvrage dictionnaire donnant une synthèse géniale et moderne de l'historiographie : incontournable !
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"C'est l'enfer[ ...]. II faut y être passé pour comprendre" écrit le simple soldat Clerfeuille en évoquant le Chemin des Dames après le début de la fameuse offensive du 16 avril 1917, Le conflit dure depuis plus de deux ans et demi et le plan grandiose du général Nivelle ne vise rien moins qu'à terminer la guerre en perçant le front à cet endroit. Malgré certaines réticences civiles et militaires, qui ne peuvent être rendues publiques, Nivelle est alors porteur des espoirs de toute la nation, à l'avant comme à l'arrière. Près d'un million d'hommes sont rassemblés pour cette immense opération qui se transforme, dès les premières heures, en un épouvantable calvaire pour les soldats, confrontés à des positions allemandes en contre-haut, bien organisées dans un dédale de galeries et de cavernes insuffisamment détruites par l'artillerie : plus de cent mille hommes sont hors de combat en quinze jours... Les assauts dans la boue et la neige, face à des pentes imprenables, transforment l'espoir en boucherie. L'échec de l'offensive ouvre rapidement la voie à de nombreux débats et discussions et rend la mémoire de l'événement particulièrement trouble. D'emblée honteuse, la bataille est difficilement baptisée ; elle est bataille de l'Aisne, bataille du Chemin des Dames, ou encore offensive Nivelle, en fonction de ce que l'on veut souligner... On nie d'abord l'échec évident du projet ; on écarte ou minimise l'événement dans l'écriture de la guerre. Son importance est pourtant considérable par les choix militaires qu'elle entraîne (la fin des grandes offensives), les mutineries qu'elle provoque (et qui sont ici revisitées), et, au-delà, par son rôle dans la construction du mythe Pétain (le "sauveur" qui redresse les erreurs de Nivelle). Pour saisir toute la portée de l'événement, une équipe d'historiens, entre l'archive et le terrain, a mené une enquête de grande ampleur abordant toutes les facettes du "Chemin des Dames", de 14-18 à nos jours : histoires, combats, traces, mémoires... Il fallait aussi entendre ces autres voix qui ont toujours fait la vigueur du récit de la Grande Guerre : celle du combattant au cœur des offensives (Paul Clerfeuille) ou celle du Chemin des Dames d'aujourd'hui (Noël Genteur), celle de l'image (Arlette Farge) ou celle du romancier (Didier Daeninckx livre ici une nouvelle inédite).
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Depuis longtemps, les historiens utilisent un vocabulaire qui leur est propre notamment à travers l'usage de techniques dites auxiliaires (Diplomatique, Paléographie...). Mais les réflexions sur la discipline et la confrontation aujourd'hui indispensable avec les autres sciences humaines les conduisent à se référer à un ensemble de méthodes et de concepts qui n'ont pas d'interprétation univoque (Biographie, Culture, Echelle...). Si la discipline semble éclatée, sa diversité en fait aussi tout l'intérêt : c'est pourquoi ce lexique présente les courants les plus novateurs (Histoire du genre, Socio-histoire...) comme les plus établis (Histoire des concepts, Histoire des représentations...). Les Mots de l'historien font également le point sur des termes généraux qui, au-delà de l'histoire, posent la question du rapport, souvent délicat, d'une société avec son passé (Archives, Mémoire, Négationnisme...).
Mon avis : Un petit ouvrage d'historiographie simple, clair et agréable.
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L'écriture de l'histoire est aujourd'hui l'enjeu d'une véritable guerre culturelle, une partie de la droite et l'extrême droite se saisissant du passé pour fortifier leurs offensive nationalistes et xénophobes. Ces usages et mésusages de l'histoire amènent Nicolas Offenstadt à s'interroger sur la place du passé et son enseignement dans nos sociétés contemporaines. Que faire du patrimoine ? Comment commémorer, et pourquoi ? Comment relier le travail des chercheurs et les interrogations citoyennes et politiques ? Pour Nicolas Offenstadt, l'historien n'a pas vocation à servir une cause. Son rôle est de démystifier les stéréotypes et les torsions politiques du passé. C'est pourquoi il défend non l'apprentissage lénifiant de la chronologie et des grandes figures du roman national, mais une histoire savante et maîtrisée à même de former l'esprit critique des futurs citoyens. Il propose ainsi une histoire "de plein air" en investissant les lieux publics chargés d'histoire afin de réfléchir avec auditeurs et visiteurs aux liens entre passé et présent.