Historien : Robert Muchembled
Professeur émérite à Paris 13 et chevalier de la Légion d’honneur, Robert Muchembled a écrit plus de 30 ouvrages traduits en une trentaine de langues, notamment L’Orgasme et l’Occident. Une histoire du plaisir du XVIe siècle à nos jours (Seuil, 2005), Une histoire de la violence de la fin du Moyen Âge à nos jours (Seuil, 2008), Les Ripoux des Lumières. Corruption policière et Révolution (Seuil, 2011) ; Insoumises. Une autre histoire des Françaises du XVIe siècle à nos jours (Autrement, 2013) et Mystérieuse madame de Pompadour (Fayard, 2014).
Source : https://pleiade.univ-paris13.fr/profil/robert-muchembled/
/https%3A%2F%2Fig.lvdn.rosselcdn.net%2Fi%2F0%2F0.07886%2F1x0.84228%2Fd-20130625-30T1QY.jpg%3Fauth%3Dab679)
Liévin : La légion d'honneur pour l'historien Robert Muchembled
Robert Muchembled naît le 4 mars 1944, à Calonne, d'un père ajusteur-mécanicien et d'une mère paysanne. Il part obtenir son Baccalauréat au lycée Condorcet de Lens, où un professeur le pous...
Mon opinion : un des grands maîtres de l'histoire socio-culturelle, dont je dévore les ouvrages.
/image%2F4577849%2F20210403%2Fob_f646ac_la-civilisation-des-odeurs.jpg)
Pourquoi l'odorat, ce sens primordial d'adaptation au danger comme de repérage du meilleur partenaire sexuel, demeure-t-il si méconnu ? Dans cette synthèse sans équivalent, Robert Muchembled présente les mutations de l'odorat en Occident, de la Renaissance au XIXe siècle. Depuis un demi-millénaire, un puissant refoulement nous a fait considérer l'odorat comme le plus méprisable des sens avant que de le hisser récemment au rang du plus affûté. Des miasmes exhalés par les concentrations humaines aux émanations intimes nauséabondes, des senteurs excrémentielles prétendument protectrices de la peste aux condamnations des moralistes, de la révolution olfactive du XVIIe siècle jusqu'aux dernières découvertes scientifiques, c'est à un extraordinaire voyage olfactif que nous convie Robert Muchembled.
/image%2F4577849%2F20210403%2Fob_950456_une-histoire-de-la-violence.jpg)
Une histoire de la violence
L'actualité place la violence sur le devant de la scène. Thème cher aux sociologues et aux politiques, elle est aussi un objet d'histoire. À rebours du sentiment dominant, Robert Muchembled montre que la brutalité et l'homicide sont en baisse constante depuis le XIIIe siècle.
Un contrôle social de plus en plus étroit des adolescents mâles et célibataires, doublé d'une éducation coercitive des mêmes classes d'âges, peut expliquer cette régression de l'agressivité. Peu à peu, la violence masculine disparaît de l'espace public pour se concentrer dans la sphère domestique, tandis que la littérature populaire se voit chargée d'un rôle cathartique. L'Europe occidentale actuelle enregistre en moyenne cent fois moins de meurtres qu'il y a sept siècles.
Robert Muchembled
Professeur émérite à l'université Paris-XIII, chevalier de la Légion d'honneur, Robert Muchembled a écrit plus de trente ouvrages, notamment Les Ripoux des Lumières (Seuil, 2011), Insoumises (Autrement, 2013) et Mystérieuse madame de Pompadour (Fayard, 2014).
/image%2F4577849%2F20210403%2Fob_a33d5d_une-histoire-du-diable.jpg)
Après le succès de ses analyses de la sorcellerie, Robert Muchembled explore dans cet ouvrage l'image du diable et des figures du Mal dans la civilisation occidentale du deuxième millénaire. Il ne s'agit pas d'une simple histoire de la représentation du diable mais d'une analyse originale et jusqu'à présent inédite des relations entre culture, image du corps, lien social et représentations du Mal. C'est l'ensemble des manifestations culturelles et intellectuelles de la société occidentale (littérature, cinéma, BD, peinture...) qui sont revisitées et réétudiées à travers le prisme de l'image du diable.
/image%2F4577849%2F20210403%2Fob_51bc69_la-sorciere-au-village.jpg)
"D'où date la sorcière ? Je dis sans hésiter : des temps du désespoir."Consolatrice et révoltée pour Michelet, servante du diable pour la tradition démonologique, la sorcière fascine l'Occident depuis cinq siècles. C'est une autre approche qu'en propose Robert Muchembled, en replaçant la sorcellerie dans la culture traditionnelle. Acceptée au village, elle y a longtemps assuré, face aux malheurs des temps, une économie du surnaturel. Pourchassée, elle manifeste encore, contre elle, la cohésion du groupe. Exorcisée par les triomphes de la raison, peut-elle disparaître de nos campagnes ?
/image%2F4577849%2F20210403%2Fob_dbdf86_insoumises.jpg)
Jusqu'à une époque très récente, les femmes françaises ont été contraintes par des lois, des principes et des normes sociales entravant leurs ambitions, leur visibilité, leur liberté. Pourtant, elles n'ont jamais été réellement brisées ni fondamentalement assujetties. Beaucoup d'entre elles ont su imposer la prise en compte de leur magie, de leurs désirs, de leurs volontés, se taillant des espaces de liberté, voire de réelles positions de puissance parmi leurs contemporains. Le grand historien Robert Muchembled nous emmène à la rencontre de toutes ces insoumises : des guérisseuses paysannes du XVIe siècle aux féministes d'aujourd'hui, en passant par les mystiques et « possédées » du XVIIe, mais aussi les favorites, courtisanes ou comédiennes des XVIIIe et XIXe siècles adulées comme des reines et ayant plus de pouvoir qu'elles. Sans oublier un grand nombre de femmes de toutes conditions qui trouvaient divers moyens de contourner les interdits érigés par les hommes. Une autre histoire des Françaises !
/image%2F4577849%2F20210403%2Fob_2c423a_orgasme-et-occident.jpg)
Une histoire des pratiques et des usages du corps à travers une étude de la sexualité, des
comportements amoureux, des plaisirs charnels et de leurs tabous, du XVIe siècle à nos jours, en
France mais aussi dans toute l'Europe et aux États-Unis. L'histoire prend chair : elle s'intéresse ici
exclusivement à l'homme et à la femme dans leur intimité la plus secrète.
Robert Muchembled
Professeur à l'université de Paris-Nord, ancien membre de l'Institute for Advanced Study de
Princeton, il a écrit plus de vingt ouvrages traduits en quinze langues. Il a notamment publié, au
Seuil, Une histoire du diable (2000) et Passions de femmes (2003).
/image%2F4577849%2F20210403%2Fob_c62711_culture-populaire-et-culture-des-elite.jpg)
/image%2F4577849%2F20210403%2Fob_51c0d2_madame-de-pompadour.jpg)
Jeanne-Antoinette Poisson, marquise, puis duchesse de Pompadour, est une incomparable icône féminine. Son nom évoque sa beauté, ainsi que la sensualité raffi née et libérée du temps de Louis XV, dont elle fut la favorite offi cielle durant près de deux décennies, de 1745 à sa mort en 1764.
La légende s’est emparée de sa personne dès qu’elle est devenue le point de mire scandaleux de ses contemporains, en commettant un double adultère, au préjudice de son mari et de la reine. Sa vie a été contée de son vivant sur un mode très insultant. Il est vrai que l’intéressée avait du répondant, ses détracteurs étant impitoyablement pourchassés et embastillés.
Comment cette femme, fruit de l’union d’un aventurier bâtard, issu d’un petit village des environs de Langres, et d’une très belle Parisienne réputée légère, put-elle obtenir aussi longtemps les bonnes grâces des grands de la Cour ? À la faveur d’une documentation de première main, Robert Muchembled révèle pour la première fois les mystères de la Pompadour, qui n’était pas forcément celle que l’on croyait.
/image%2F4577849%2F20210403%2Fob_22cc06_societes-et-mentalites-de-la-france-mo.jpg)
La France d’Ancien Régime est constituée de 80% de paysans. C’est donc à l’étude de leurs mentalités et de leurs comportements que s’attache d’abord cet ouvrage, dans le cadre de la famille, puis à travers plusieurs thèmes : la faim, les maladies, les peurs, les formes de sociabilité aux villages et les rythmes d’existence quotidienne.
Mais cette culture paysanne est aussi en interaction avec le mouvement intellectuel et artistique qui touche le monde de la cour et des villes. Pourquoi l’absolutisme politique s’y impose-t-il mieux qu’au village ? Comment et pourquoi la civilisation du livre se développe-t-elle ? Comment les bonnes manières créent-elles un fossé entre les élites et les masses populaires ? Comment enfin ces mutations aboutissent-elles à 1789 en préparant une véritable sacralisation de l’Ancien Régime ?
/image%2F4577849%2F20210403%2Fob_a477ac_41on7l58k7l-sx318-bo1-204-203-200.jpg)
Robert Muchembled mène l'enquête sur la corruption policière au XVIIIe siècle. Il suit la piste de l'inspecteur Meusnier, chargé des mœurs dans les années 1750. Espion, faussaire, aventurier, aigrefin, ce policier exceptionnel a vécu mille et une existences et raconté autant de mensonges dans l'impressionnante masse documentaire qu'il a laissée : fictions dans les archives ! Au cours de cette traque, l'historien explore le versant obscur du brillant théâtre des Lumières. Dans ce roman policier plus vrai que nature, escroqueries, attentats, scandales, vus sous un jour nouveau, impliquent des actrices, de grands officiers, des courtisans... et jusqu'à la reine Marie Antoinette elle-même.
Le monde de la Cour et du Tout-Paris, imitant son prince corrompu, despotique, esclave de ses sens et de ses plaisirs, pave la voie de la Révolution dès le milieu du siècle. De nombreux policiers " ripoux " y prennent largement leur part en faisant chanter les puissants. Entre sexe, argent et pouvoir, ces parasites qui infestent le tronc de l'État entraînent sans le vouloir la désacralisation et la ruine de la monarchie, précipitant ainsi les bouleversements de 1789.