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29 May

Bibliothèque historique : "Lettres à mon père" de Didier Lett

Publié par Dominique Rech  - Catégories :  #Histoire socio-culturelle, #Bibliothèque historique

Petite histoire des relations paternelles et filiales à travers la correspondance de personnages célèbres ou anonymes présentée par Didier Lett.

De Mozart à Jean Gabin, en passant par Jules Verne, Franz Kafka ou encore François Truffaut... Découvrez les plus belles lettres de relations paternelles et filiales de personnages célèbres et anonymes.

Didier Lett est agrégé d'Histoire et Professeur d'Histoire médiévale à l'Université Paris-Diderot (Paris VII). Il est spécialiste internationalement reconnu de l'histoire de l'enfance, de la famille, de la parenté et du genre.

"Mots Intimes" est la nouvelle collection consacrée à l'art épistolaire et à l'amour des mots, publiée avec le concours du site deslettres.fr, et qui fait son entrée dans le catalogue des éditions Le Robert.

Source : https://www.babelio.com/livres/Lett-Lettres-a-mon-pere/778639

Ouvrage que les Éditions Robert ont eu l'amabilité de m'envoyer en spécimen.

Mon opinion : Une collection qui porte bien son nom "Mots intimes" car nous pénétrons dans les intimités différentes, fruits de relations particulières. Comme nous avertis Didier Lett dans la Préface "les lettres masculines et d'adultes ont toujours été jugées plus dignes d'intérêt et donc mieux conservées que celles des enfants et des femmes". Il synthétise d'ailleurs "le passage progressif au cours de l'histoire d'un père lointain, "souverain" et autoritaire d'Ancien régime à une "faillite paternelle" au cours du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle pour terminer sur les "nouveaux pères" ou sur une paternité éclatée" depuis une trentaine d'années".

Avec ce type d'ouvrage, il est facile de se mettre à piocher en fonction de ses intérêts. 

Nous retrouvons une constance première tout au long de ces lettres, les enfants réclament de l'argent à leur père pour vivre ou tenir leur rang. Comment ne pas être amusé par la gouaille d'un Jean Gabin "roublard" et "séducteur" : « Je vais te demander quelque chose, mais avant tout, ne pousse pas les hauts cris ! »

Autre constante, une synthèse des rapports souvent compliqués entre des personnalités, teintés de crainte du père ou parfois de rancœur.

Comment ne pas être sensible à la détresse de François Truffaut face à son père adoptif : « Non, je n'ai pas été un "enfant maltraité" mais simplement pas "traité" du tout, pas aimé. ». Le film "les 400 coups" sera sa catharsis pour devenir pleinement père.

Et plus encore, et particulièrement d'actualité depuis les attentats de 2015, il est difficile de ne pas être touché par la très belle lettre (posthume) d'Elsa Wolinski à son père. "Papa, on dirait que tu dors. Mais tu dors pas, t'es mort. Pour dehors, Wolinski est vivant.
Mais pour moi, t'es plus là. Elsa a perdu son papa."