"La République romaine et son empire de 509 à 31 avant JC" de Michel Humm (2024)
Cette profonde solidarité d’intérêts au sein de la société romaine favorisa une expansion territoriale exceptionnelle tant d’un point de vue historique que géographique. Toutefois, l’expansion impérialiste finit par révéler l’inadéquation entre les structures institutionnelles et l’univers socio-culturel d’une cité-État, et le mode de gestion d’un empire aux dimensions exceptionnelles. L’incapacité à surmonter cette contradiction mit un terme au régime aristocratique qui définissait la nature de la République romaine.
Sommaire de l'ouvrage
Religion et politique à Rome : la cité et ses dieux - Le poids du passé : l’héritage politique et institutionnel archaïque - Les magistratures républicaines : fonctions, hiérarchie et carrières - Une « République » sans démocratie ? - Espaces et temps civiques - La guerre, institution sociale à Rome - La conquête romaine de l’Italie - L’organisation de la conquête en Italie : naissance d’un empire - Les deux premières guerres puniques - L’avènement d’une grande puissance : conquête, organisation et exploitation d’un empire méditerranéen (201-118 av. J.-C.) - Rome et l’hellénisme : le vainqueur conquis par la culture du vaincu ? - Les conséquences de la conquête : économie, société et politique - La montée en puissance des imperatores : de Marius à César (121-63 av. J.-C.) - Rome et l’Italie : du conflit à l’intégration - L’agonie de la République (63-31 av. J.-C.)
Michel HUMM est professeur d’histoire romaine à l’Université de Strasbourg,
où il dirige l’Institut d’histoire romaine ainsi que l’Unité Mixte de Recherche 7044
ArcHiMèdE (Archéologie et Histoire ancienne – Méditerranée-Europe). Ses recherches portent principalement sur l’histoire politique, sociale et culturelle de la République romaine. Il a notamment publié : Appius Claudius Caecus. La République accomplie (BEFAR 322), Rome, 2005 ; La République romaine et son empire (509-31 av. J.-C.), Malakoff, 2018.
Extraits de la source : https://www.dunod.com/livres-michel-humm#
Cet ouvrage prépare à la nouvelle question d'histoire au programme du CAPES d’histoire-géographie et également de l’agrégation d'histoire et de géographie.
À Rome, comme pour les autres cités du monde méditerranéen antique, les dieux faisaient pour ainsi dire partie des communautés humaines : intégrer une de ces communautés revenait donc à adopter ses dieux. Parmi celles-ci, les communautés politiques avaient toutes « leurs » dieux et « leur » religion. Tout acte « politique » (c’est-à-dire en rapport avec la polis, ou civitas) était donc aussi « religieux », et inversement, car il s’agissait des deux faces d’une même médaille. Pour comprendre les évolutions qui ont affecté la vie religieuse publique des multiples communautés humaines progressivement soumises à l’autorité souveraine de Rome, puis intégrées dans l’Empire à l’apogée de sa dynamique de puissance (IIIe s. av. J.-C. – IIIe s. ap. J.-C.), il faut commencer par appréhender les structures religieuses sur lesquelles s’appuyait le pouvoir romain dans ses formes successives. Pouvoir et religion publique étaient tellement liés dans l’Antiquité qu’il n’était pas possible que le passage d’une cité-État italienne en un empire allant de l’Écosse à l’Euphrate et au Sahara ne générât pas des mutations considérables au sein de la religion romaine.
De même, le changement d’échelle spatiale a entraîné une confrontation de Rome avec des cultes de plus en plus étrangers qui a eu des conséquences assez variées pour la religion romaine publique et les religions privées, comme pour ces autres cultes. Enfin, au fil des siècles, les religions des populations d’abord soumises au pouvoir de Rome, puis progressivement de plus en plus intégrées au
sein de la communauté impériale, ont elles-mêmes connu des transformations importantes. Toutefois, la distinction entre les Romains « de Rome », et par extension d’Italie, et les autres Romains résidant au sein des communautés provinciales, a toujours persisté et s’est manifestée dans la vie religieuse de ces Romains des provinces.
Structures religieuses et débats historiographiques. Le culte public traditionnel : religion et piété à Rome. Les prêtres et l’autorité religieuse. Les auspices et la nature religieuse du pouvoir des magistrats du peuple. Épidémies, pouvoir et religion à Rome.
Les mutations de la religion romaine. « Crise » et innovations religieuses pendant la deuxième guerre punique. Impérialisme triomphant et mutations religieuses républicaines. Naissance et développement du « culte impérial ». Le prince au centre de la religion publique de Rome. Étude d’un processus.
Les religions extra civiques et le pouvoir romain. Rome et les cultes étrangers. La religion des Juifs à l’épreuve de Rome. Le premier christianisme et Rome.
Rome et son empire : les religions romaines hors de Rome. Rome et les cultes latins. Le culte public dans les colonies et les municipes : l’exportation du « modèle » romain ? La vie religieuse à Lepcis Magna (Afrique proconsulaire). Une diffusion différentielle du « culte impérial » dans les provinces.
Source : https://www.dunod.com/prepas-concours/religions-et-pouvoir-dans-monde-romain-218-av-jc-250-ap-jc-capes-agreg-histoire
En partant du rôle-clé joué par Appius Claudius Caecus, cette étude renouvelle la vision de l’histoire sociale, institutionnelle et culturelle de la Rome médio-républicaine (fin IVe – début IIIe siècle av. J.-C.). L’époque à laquelle se situe l’activité publique de ce personnage correspond en effet à un moment essentiel de l’histoire de la Rome républicaine, lorsque le vieux conflit patricio-plébéien cède la place à une forme de consensus politique qui s’est constitué autour des valeurs communes d’une nouvelle noblesse, née du partage des magistratures entre le patriciat et l’élite de la plèbe, et qui s’est renforcé avec les premiers pas de l’expansion romaine en Italie, notamment en direction de la Campanie. Au cours de cette époque cruciale, encore souvent négligée dans les études récentes sur l’Antiquité romaine, la République romaine a connu d’immenses bouleversements à la fois internes et externes qui ont en grande partie jeté les bases de son avenir. Dans ce contexte se placent les réformes institutionnelles de la censure de 312, rendues si confuses par les multiples interprétations des Anciens et des Modernes. Cet ouvrage montre l’unité d’ensemble de ces réformes qui ont conduit à la réorganisation civique du peuple romain et de son aristocratie (équestre et sénatoriale) selon les principes de l’égalité géométrique. Depuis B. G. Niebuhr et Th. Mommsen, on considère généralement que le célèbre censeur a joué un rôle important dans l’introduction de l’hellénisme à Rome : dans quelle mesure la présence et l’influence de l’hellénisme en Italie ont-elles pu fournir des modèles culturels ou idéologiques aux réformes alors entreprises ? Appius Claudius Caecus peut ainsi devenir le point de départ d’une réflexion d’ensemble sur les institutions, la société et l’univers culturel de Rome à l’époque « médio-républicaine », et de cette manière fournir, entre les origines semi-légendaires du régime républicain et l’époque mieux connue de la République finissante, le « chaînon manquant » pour comprendre la mise en place, dans sa forme quasi définitive et accomplie, du système politique, institutionnel et idéologique de la République romaine.
Source: https://www.publications.efrome.it/opencms/opencms/appius_claudius_caecus._la_r%C3%A8publique_accomplie_45c09cd4-8c2e-11e0-9a66-000c291eeace.html