Géographe : Camille Escudé

source : https://observatoire-multilateralisme.fr/specialiste/escude/

Sa thèse « Coopération politique et intégration régionale en Arctique (1996-2019) : construction d’une région. Naissance, développement et remise en cause d’un nouvel espace politique régional » soutenue en septembre 2020 et menée sous la direction de Guillaume Devin, Professeur des universités en science politique à Sciences Po.

Camille Escudé est professeure agrégée de Géographie et docteure du CERI de Sciences Po en Science politique (septembre 2020). Elle est diplômée du Master de Science politique et Relations internationales de l'Ecole doctorale de Sciences Po et de l'Université Paris 1. Ses travaux portent sur les relations internationales dans les régions de l'Arctique, et plus précisément sur la construction de coopération politique régionale depuis la fin de la Guerre froide. Elle est également membre du groupe de recherche "Nordiques/Arctique" du Groupe d'Etudes Géopolitiques (GEG), du GDR Arctique du CNRS, ainsi que du Comité National Français de la Recherche Arctique et Antarctique, et rédactrice pour l’Observatoire de l’Arctique de la DGRIS (2019-2022).

Elle enseigne à Sciences Po la sociologie des relations internationales, la science politique, la conférence de méthode « Espace mondial » et intervient dans la préparation à l’agrégation.

Extraits de la source : https://www.sciencespo.fr/ecole-recherche/fr/actualites/camille-escude/

Les régions polaires sont engagées dans un processus de changements climatiques majeurs qui font redouter une cristallisation des rivalités pour l'accès aux richesses minières et énergétiques, ainsi qu'aux nouvelles routes maritimes dégagées par la fonte de la banquise.Ainsi, serions-nous à l'aube d'une nouvelle guerre froide, voire d'un conflit armé. Or, une analyse précise de la situation et des acteurs en présence montre que ces scénarios-catastrophes sont grandement exagérés. Plutôt que l'affirmation de la souveraineté individuelle des États, on assiste en effet à la mise en place d'une coopération au travers de traités internationaux spécifiques et d'instances de dialogue. Car l'enjeu est avant tout de gérer les impacts dévastateurs des changements climatiques au regard desquels la question de savoir à qui appartiennent les pôles semble bien dérisoire...

source : https://www.fnac.com/a20647939/Frederic-Lasserre-Geopolitique-des-poles-Ned

Traitant du sujet 2020 de Géographie des classes de khâgnes AL Lyon, l'ouvrage fait le point sur une région déterminante pour le futur de l'humanité. Comme tous les clefs-concours, l'ouvrage est structuré en trois parties :    -  Repères : le cadre géographique    - Thèmes : comprendre les enjeux du programme    - Outils : pour retrouver rapidement une définition, une date, une référence

source : https://www.fnac.com/a13677165/Camille-Escude-Joffres-Les-regions-de-l-arctique

N° 8161 – Octobre 2024

Les pôles :

« Si loin, si proche… » : c’est ainsi que l’on pourrait qualifier dorénavant les pôles.
En effet, ces régions, qui auparavant apparaissaient comme presque coupées du reste du monde, isolées et inhospitalières, au moins depuis notre point de vue d’Européens de l’Ouest , se sont vues subitement projetées sur le devant de la scène à la faveur de changements globaux qui les ont tout spécialement affectées. En effet, le changement climatique tout d’abord a des répercussions semble-t-il directes et de grande ampleur sur des milieux très fragiles et aux caractéristiques originales. Mais ces milieux sont justement davantage perturbés que d’autres sur le globe à cause de leur position.
La mondialisation ensuite, avec le développement extraordinaire des transports, rapproche relativement du reste du monde ces régions polaires qui auparavant étaient comme enclavées, ou difficilement accessibles. L’augmentation générale du trafic se traduit aussi par une arrivée bien plus massive de touristes, de marchands, de militaires.

Car le troisième bouleversement est d’ordre géostratégique : les pôles sont devenus l’objet de toutes les convoitises, que celles-ci soient liées aux ressources, aux accès, à la sécurité, ou encore aux revendications territoriales. Mais, alors que ce sont bien souvent les puissances périphériques aux pôles qui, par le passé, ont décidé de leur sort, les pôles sont devenus des laboratoires politiques d’avant garde.
En effet, les populations autochtones ont progressivement milité et lutté pour reprendre en main leur destin et imposer des systèmes de gouvernance adaptés à leurs besoins et capables de faire pièce aux visées des puissances extérieures.
L’enjeu est de faire face aux différentes volontés d’accaparement et d’affirmer aussi des identités transrégionales qui ont su résister à différentes formes de colonisation et de domination. Dans le cas de l’Antarctique, initialement vide d’hommes, il s’agit plutôt d’imaginer une gouvernance alternative qui s’inscrit fortement dans les luttes environnementales.

Dans un cas comme dans l’autre, les pôles partagent des caractéristiques communes, et doivent faire face à des défis majeurs à l’heure de l’anthropocène. De manière significative en effet, ce sont bien les défis environnementaux, politiques et culturels qui se trouvent ici fortement entrelacés.
Ce qui se passe dans les pôles nous concerne donc tous, car l’avenir se dessine certainement dans ces régions aussi originales que mal connues.

source : https://www.documentationphotographique.fr/produit/n-8161-octobre-2024/