Historien : Jean-Louis Fournel
Jean-Louis Fournel est professeur en études italiennes et histoire de la pensée politique de la Renaissance à l’Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, il est membre de l’UMR 5206 du CNRS "Triangle : action, discours, pensée politiques et économiques" (ENS de Lyon- IEP de Lyon-Université Lyon II) et du Laboratoires d'études romanes de l'Université Paris 8"
- Les dialogues de Sperone Speroni : libertés de la parole et règles de l'écriture, Marburg, Hitzeroth Verlag, 1990 [réédition, revue et corrigée, avec une préface inédite de Mario Pozzi : Milan, Ledizioni, 2014]
- (avec J.-C. Zancarini), La politique de l'expérience : Savonarole, Guicciardini et le républicanisme florentin, Alessandria, Edizioni dell'Orso, 2002
- (avec J.-C. Zancarini), Les guerres d'Italie, des batailles pour l'Europe, Paris, Gallimard, 2003
- (avec J.-C. Zancarini), La Grammaire de la république : langages de la politique chez Francesco Guicciardini (1483-1540), Genève, Droz, 2009
- La cité du soleil et les territoires des hommes Le savoir du monde chez Tommaso Campanella, Paris, Albin Michel, 2012, collection “L’évolution de l’humanité”
- (avec J.-C. Zancarini), Machiavel, une vie en guerres, Paris, Passés composés / Humensis, février 2020, 604 p. (Prix Italiques 2020).
- (avec J.-C. Zancarini), Machiavelli. Un uomo di parole, Rome, Viella, 2023
- (avec J.-C. Zancarini), Savonarole, l’arme de la parole, Paris, Passés composés / Humensis, 2024
B) Editions françaises commentées de textes de la pensée politique italienne de la renaissance
1) (en collaboration avec J.-C. Zancarini), Francesco Guicciardini, Avertissements politiques (traduction des Ricordi , introduction, notes et annexes), Paris, Le Cerf, 1988, 175 p.
2) (en collaboration avec J.-C. Zancarini), Savonarole, Sermons, écrits politiques et pièces du procs (traduction de quatre des prediche sopra Aggeo, du Trattato circa el reggimento e governo della città di Firenze, de la Lettera ad un amico et des procès-verbaux du procès de Savonarole, introduction, notes et annexes) Paris, Le Seuil, 1993, 318 p.
3) (en collaboration avec J.-C. Zancarini), Francesco Guicciardini, Histoire d'Italie, avec traduction intégrale inédite, introduction, notes et annexes, Paris, Laffont, Bouquins, 2 volumes, 1996, vol. 1 : LX+889 p., vol. 2 : 938 p.
4) (en collaboration avec J.-C. Zancarini), Francesco Guicciardini, Ecrits politiques, traduction, introduction, postface et notes, Paris, PUF, 1997, 357 p.
5) (en collaboration avec J.-C. Zancarini), Machiavel, Le Prince / De Principatibus, nouvelle traduction suivie d'un commentaire linéaire et d'une étude sur "La langue du Prince", Paris, PUF, janvier 2000, 640 pages.
6) (en collaboration avec J.-C. Zancarini), édition revue et corrigée de Machiavel, De Principatibus/Le Prince, traduction française, introduction, et commentaire, Paris, PUF, collection Quadrige, 2014, 430 pages
1) - (avec Anna Fontes et Michel Plaisance), Savonarole : enjeux, débats, questions, vol. 22 du CIRRI, Paris, Université de la Sorbonne Nouvelle, 1997
2) - (avec Alessandro Fontana, Xavier Tabet et J.-C. Zancarini), Langues et Ecritures de la République et de la Guerre : Etudes sur Machiavel, Gênes, Name, 2004
(a- (avec Paolo Grossi), Governare a Firenze, Cahiers de l’Hôtel Gallifet, Institut culturel italien de Paris/Belin, Paris, 2007
- (- (avec Hélène Miesse, Paola Moreno et Jean-Claude Zancarini), Catégories et mots de la politique à la Renaissance italienne, Münich, Peter Lang, 2014
- - (avec Marie-Madeleine Fontaine), Les mots de la guerre dans l’Europe de la Renaissance, Genève, Droz, 2015
(-- (avec Juan Carlos D’Amico), François 1er et les territoires italiens, Editions de l’Ecole française de Rome, Rome, 2018
- - - (avec Françoise Crémoux et Corinne Lucas-Fiorato), La fabrique du présent (XVe et XVIe siècles), tome I, Paris Garnier, 2019
- (avec Matteo Residori) Ambassades et ambassadeurs (XVe-XVIIe siècles), actes du colloque d’octobre 2015, Genève, Droz, 2020
- (avec Ivano Paccagnella), Traduire/Tradurre/Translating. Vie des mots et voies des oeuvres dans l’Europe de la renaissance, Genève, Droz (collection De lingua et linguis), 2022
- (avec Pierre Civil, Françoise Crémoux et Corinne Lucas-Fiorato), Le présent fabriqué (Espagne/Italie - XVe-XVIIe siècles), tome II : Articulation des temps, Paris, Garnier, 2023
- (avec Véronique Ferrer et Christopher Lucken), Renaissances : histoires et usages d’une catégorie historiographique, vol. I, Droz, 2024
Source : message mail de Jean-Louis Fournel du 07/01/2025
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Penseur libre et croyant intransigeant, Tommaso Campanella (1568-1639) passa presque la moitié de sa vie dans les prisons du roi d'Espagne et des papes. Souvent, on ne retient de lui qu'une brève utopie, la Cité du soleil. Son oeuvre va bien au-delà. Depuis son cachot napolitain, Campanella s'efforça de penser un monde que Colomb, Luther et Machiavel obligeaient à voir sous un jour nouveau. Témoin de la première mondialisation moderne, il chercha à fonder l'humanité à venir sur un nouvel équilibre des territoires. L'Europe, la Chrétienté et l'Empire hispanique, mis à l'épreuve des rivalités politiques et de l'expansion coloniale, s'y inscrivaient dans un projet nouveau, visant à réunir les lieux habités.
Loin d'être une irréalité, son utopie est une géosophie, voyage de l'esprit et savoir du monde dans un présent à inventer, où se déploie la volonté libre des hommes et de chaque homme. Refusant de se limiter aux modèles politiques hérités de l'Antiquité ou de se résigner au jeu des équilibres armés, Campanella propose à ses contemporains d'écrire une histoire globale qui ne soit pas celle de la tyrannie, condamnée à étendre sa domination en Europe, ou de la colonisation, qu'il voit alors transformer le monde par la conquête.
Son interrogation s'adresse aussi aux lecteurs d'aujourd'hui : comment imaginer un monde cohérent qui laisse place à la diversité des territoires des hommes ?
Jean-Louis Fournel est professeur à l'université Paris-8 Vincennes/Saint-Denis et à l'UMR Triangle. Il a publié de nombreux travaux sur l'histoire de la pensée politique italienne de l'Ancien Régime et édité plusieurs traductions françaises commentées de Machiavel, Guichardin, et Savonarole.
source : https://www.albin-michel.fr/la-cite-du-soleil-et-les-territoires-des-hommes-9782226209030
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Fondé sur l’ensemble des documents disponibles et sur tous les textes écrits par Machiavel, notamment sa correspondance, ce livre fait le récit d’une vie prise dans une guerre quasiment permanente bouleversant Florence et l’Italie. Sans ces « Guerres d’Italie » rien ne se comprend de ce que Machiavel a fait, dit et rédigé. « Du plus loin que je me souvienne, soit on a fait la guerre soit on en a parlé ; maintenant on en parle, d’ici peu on la fera et, quand elle sera finie, on en parlera de nouveau » écrit-il en 1526. Dans une telle situation, les enjeux et les nécessités de l’écriture et de l’existence s’entrecroisent et se nourrissent les uns les autres, dans une expérience que ne sauraient épuiser les lieux communs et les débats entre spécialistes. L’attention portée aux textes et à la vie des mots permet ainsi de faire entendre la voix de Machiavel, dégagée des exégèses comme des simplifications abusives. Jean-Louis Fournel et Jean-Claude Zancarini, par ailleurs traducteurs de Machiavel, proposent ici l’histoire d’une exceptionnelle œuvre-vie.
source : https://passes-composes.com/book/258
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Le frère dominicain Jérôme Savonarole partage avec Machiavel l’étrange privilège d’être affecté d’une légende noire, celle d’un « fou de Dieu » qui a imposé à Florence à la fin du XVe siècle une « féroce dictature morale ». Savonarole ne renvoie plus à un personnage historique singulier mais à la façon dont son exemple a été repris dans l’histoire, qui se résume à une réforme fanatique des mœurs et à l’établissement d’une théocratie. Mais comment le peuple de Florence a-t-il été persuadé du caractère inspiré de la prédication de frère ? Le lien que Savonarole entretient avec Florence et l’Italie du XVIe siècle pose en fait des questions cruciales sur la religion et la politique, sur les effets de l’une sur l’autre et sur la définition même du charisme prophétique.
C’est pourquoi le récit de la vie de Savonarole que livrent Jean-Louis Fournel et Jean-Claude Zancarini suit la réforme progressive de la République. Faire l’histoire du prédicateur dans la Florence où il fut considéré par beaucoup comme un prophète et joua un rôle proprement politique avant d’être pendu et brûlé le 23 mai 1498, implique en effet de comprendre le pouvoir de sa parole. Les sermons et les autres formes de « publications » de Savonarole deviennent ainsi un instrument précieux pour reconstituer ce dialogue étonnant qui se noue entre prédicateur et citoyens dans un laps de temps limité mais d’une intensité et d’une tension rares.
source : https://passes-composes.com/book/414