"La ville de la peur" de Jean D'Aillon (2017)
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En ce mois de janvier de l'an de grâce 1423, la capitale du royaume de France est vouée au démon. Les Armagnacs ont pris la forteresse du pont de Meulan, la famine règne, les loups sont entrés dans la ville en utilisant la Seine prise par les glaces, le froid est tel que le vin gèle dans les barriques. Pire, la Mort en personne rôde dans Paris, revêtue d'une pèlerine à chaperon : un être au visage effroyable, sans nez ni yeux. Quiconque s'en approche perd aussitôt la vie. Après plusieurs crimes inexplicables, Edward Holmes est convaincu de l'existence d'une puissance occulte régnant sur la capitale du royaume comme une araignée au centre de sa toile. Mais, accusé d'avoir assassiné une proche du duc de Bourgogne, il est emprisonné au Grand-Châtelet tandis que Gower Watson est chassé de France et que ses biens sont confisqués. Alors qu'il va être conduit au bourreau, comment pourrait-il mettre en échec ses implacables ennemis, qui utilisent des loups comme mercenaires ?
Source : https://www.fnac.com/a10170893/Jean-D-Aillon-La-ville-de-la-peur
Troisième opus des aventures d'Edward Holmes et Gower Watson.
L'hiver à Paris en cette année 1423 est intense. Les habitants de la capitale sont pris au piège, tentant de survivre au froid, à la faim (les prix ayant flambé pour tout), aux attaques de loups n'hésitant pas s'en prendre à eux et aux attaques des Armagnacs décidés à faire tomber la capitale. Dans une des rues, habite un notaire Roussel qui malheureusement trouve la mort de manière mystérieuse et sanglante ainsi que le reste de sa maison le lendemain. Les témoins interrogés parlent de la Mort vue sur les lieux.
Personne ne souhaitant se rendre sur les lieux afin de récupérer les documents laissés par Roussel, Edward Holmes se voit chargé de cette mission. Arrivé sur les lieux, notre clerc découvre les traces d'un carnage et des documents concernant d'une part la Reine Isabeau, des prêts conséquents et des clefs manquantes. Seulement, un homme sentant le danger met en action un plan machiavélique afin de piéger et assassiner notre clerc. Edward Holmes se retrouve même accusé et enfermé.
Jean D'aillon prend le soin de présenter une image plus réaliste de la reine Isabeau de Bavière dont la mauvaise réputation dépasse le royaume. Habitée de nombreuses failles comme tout être humain, elle arrive dans un contexte ambigu : elle se sent inutile et surtout elle est considérée comme incapable de gouverner un Etat. " On ne lui demandait pas autre chose que d'être belle , que de paraître dans des cortèges officiels , que de participer à de festivités , que de faire des largesses autour d'elle , et bien entendu de procréer des héritiers , à la couronne de France . " ( Jean Markal ) Elle est ignorée , voire détestée et compte de nombreux ennemis surtout parmi les Armagnacs. Avec le temps , elle s'est entourée de gens fiables dont un certain Edward Holmes , clerc et demi-frère du baron de Roos , tué à Baugé. Elle considère cet Anglais car il est juste et passe au-delà des nationalités , de l'argent et du pouvoir ; la droiture est sa deuxième nature .
De plus , il est doté d'une grande intuition : " Après la mort de son frère , il avait dû gagner sa vie en utilisant ses compétences de clerc et ses talents de déduction . Il avait ainsi sauvé de la hart et du pilori nombre de personnes iniquement accusées par la prévôté en leur obtenant des lettres de rémission , ces actes royaux qui arrêtaient le cours de la justice . " (page 77)
Cette série est un toujours un régal à lire, un clin d'œil appuyé du célèbre Sherlock Holmes de Conan Doyle dans le contexte du XVe siècle dont Jean d'Aillon distille dans son récit des éléments de l'oeuvre de Doyle.
Côté récit, l'intrigue utilise comme d'habitude des irrégularités de rythme pour mieux raconter les intrigues se croisant autour de trois affaires à savoir celle de l'assassinat du notaire Roussel, la mission confiée par la Reine Isabeau concernant des documents, le mystérieux homme sans nez. L'intrigue fait également intervenir des personnages des tomes précédents et en ajoute une pléthore d'autres.
Côté historique, c'est toujours un vrai bonheur de lire un roman alliant à la fois ludique et éducatif. Le conflit entre les Armagnacs et les Bourguignons, Jean d'Aillon réussit à nous le relater par petites touches historiques permettant de comprendre les enjeux de chaque camp dans cette guerre sanglante internationale.
Il y a un personnage intrigant dans Hugonin de Guisay. Apparu au tout début du roman, sous ses airs mystérieux et inquiétants, il cache une personnalité complexe en quête de survie qui contraste avec son physique répugnant depuis ce fameux bal des Ardents où son existence a basculé.
Son écriture prenante , riche et colorée qui m'a plongée dans ce monde glauque , dur et si sanglant .
Tout comme Ken Follett , Jean d'Aillon subjugue , instruit et émerveille par son style et ses connaissances .
Recension libre inspirée de celles des sources suivantes : https://www.babelio.com/livres/Aillon-Les-chroniques-dEdward-Holmes-et-Gower-Watson--L/893235
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Les chroniques d'Edward Holmes et Gower Watson : La Ville de la peur - Jean d` Aillon
Critiques (12), citations (8), extraits de Les chroniques d'Edward Holmes et Gower Watson : L de Jean d` Aillon. Troisième opus des aventures d'Edward Holmes et Gower Watson. L'hiv...
https://www.babelio.com/livres/Aillon-Les-chroniques-dEdward-Holmes-et-Gower-Watson--L/893235