Historienne : Johanna Lehr

C’est dans Paris et sa banlieue, point névralgique de leur persécution, que furent rafl és près de 29 000 Juifs pendant l’Occupation. Si elle s’est imposée dans la mémoire collective comme le symbole de la répression antijuive, la rafl e du Vél’ d’Hiv a éclipsé une autre forme de violence, plus discrète et quotidienne, qui s’est abattue sur des milliers de Juifs dans la capitale et a abouti à leur déportation : les arrestations individuelles.
C’est alors « au nom de la loi », du règlement ou de l’ordonnance qu’on arrêtait chaque jour ces Juifs à Paris pendant la Seconde Guerre mondiale.
Dans son enquête, Johanna Lehr identifie des lieux de la capitale qui, du 1ᵉʳ au 20ᵉ arrondissement et jusqu’à Drancy, en petite couronne, dessinent la géographie de cette persécution. Grâce à des archives inédites, elle dévoile le rôle d’administrations françaises restées invisibles : le Palais de justice, les prisons, la préfecture de Police, les hôpitaux, les gares... autant d’institutions qui, obéissant à un fonctionnement ordinaire dans un moment extraordinaire, ont pris une part active au processus de destruction des Juifs de France.
Source : https://www.gallimard.fr/catalogue/au-nom-de-la-loi/9782073083913
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Avec la Seconde Guerre mondiale et la Shoah, de nombreux Juifs ont commencé à interroger leur identité religieuse que beaucoup ne connaissent plus. Des initiatives furent lancées pour permettre la redécouverte du judaïsme, l'enseigner et le diffuser. L'auteure étudie ce mouvement de résistance qui, à la Libération, donna naissance à un nouveau judaïsme religieux. ©Electre 2025
La persécution dont ils furent victimes pendant la Seconde Guerre mondiale amena de nombreux Juifs à se poser la question de leur identité religieuse, que beaucoup, dans les milieux assimilés français, ne connaissaient plus.
Dès 1940, plusieurs initiatives éducatives se lancèrent alors à la redécouverte du judaïsme, entreprirent de l'enseigner et de le diffuser : des mouvements de jeunesse (les Éclaireurs israélites de France et le Yechouroun), une école (le Petit séminaire israélite de Limoges), des groupes de résistance (Étude et action puis l'Organisation juive de Combat) et un maquis (le maquis juif du Tarn), ont ainsi poursuivi cet objectif. Nombre d'entre eux rejoignirent ensuite le maquis. À la Libération, le rayonnement de penseurs comme Emmanuel Levinas est directement issu de ce renouveau des études bibliques.
C'est l'histoire paradoxale et méconnue de cette résistance spirituelle en pleine effervescence dans une France occupée qui est ici retracée pour la première fois.
source : https://www.mollat.com/livres/712849/johanna-lehr-de-l-ecole-au-maquis-la-resistance-juive-en-france
Docteur en science politique, psychologue clinicienne
FORMATION UNIVERSITAIRE
• Septembre 2019-septembre 2021 : Bourse post-doctorale, renouvelée une fois, de la
Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Paris : « Les morts au camp d’internement de Drancy
1941-1944 ».
• 2003-2010 : Thèse de doctorat, Science Politique, Université Paris 1 Panthéon – La
Sorbonne. Mention Très Honorable.
Sujet : « La Résistance fait(e) école. La Seconde Guerre mondiale et les projets éducatifs juifs en
France. »
Jury : M. Yves DELOYE, professeur à l’Université Paris 1 ; Mme Anne GRYNBERG, professeur à
l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) ; M. Olivier LOUBES,
professeur de Chaire supérieure d'histoire en première supérieure au lycée Saint-Sernin de Toulouse ;
Mme Catherine NICAULT, professeur à l’Université de Reims Champagne - Ardenne ; Mme Perrine
SIMON - NAHUM, Chargée de recherches au CNRS, section 35 ; M. Paul ZAWADZKI, maître de
conférences à l'université Paris 1 (directeur).
Résumé : Un groupe de Juifs actifs dans des mouvements de jeunesse, après être rejeté brutalement
de la nation française en octobre 1940, s’est engagé dans une « résistance biblique » (par l'étude des
textes traditionnels), en même temps que dans la lutte pour la survie physique du groupe. Cette thèse
montre, à rebours de travaux d’autres historiens, que le « décrochement politique » subi en 1940 ne
se résorbe pas à la Libération avec la reconstruction de l’État démocratique. L'essor de l’éducation
juive au sortir du conflit incarne au contraire l’institutionnalisation d’un nouveau rapport à l’État qui
a émergé chez ces Juifs en France pendant la guerre. Cette thèse montre l'apport décisif d'intellectuels
et éducateurs juifs immigrés d'Europe centrale et orientale qui, dans une configuration sociale
bouleversée, accèdent en France au rang de passeurs. Cette thèse propose également une nouvelle
périodisation de l'histoire politique des Juifs en France. Elle montre que la reformulation du pacte
républicain intervient en France bien avant 1962 ou 1967, dates auxquelles la discipline se réfère
habituellement. Cette reformulation prend ses racines dans l’expérience de la guerre et de la
Résistance, dès 1940, et se manifeste par le développement d’un nouveau type de rapport à l’étude
juive et à l’éducation, largement influencé par le judaïsme centre et est-européen. Son originalité est
de défendre un judaïsme ouvert sur le monde, marqué par une forte dominante philosophique héritée
de la Haskala, et de prôner un nouveau type d’intégration des Juifs en France qui abolisse le
cantonnement du judaïsme de type « israélite français » à la sphère privée.
Allocataire de recherche, UFR 11 Science Politique, Université Paris 1 (2003-2006)
Chargée de Travaux Dirigés, Droit constitutionnel, Université Paris 1 (2008-2009)
Bourses de thèse :
Bourse « Jacob Gordin » Aviva et Hervé Kreisberger, Alliance Israélite Universelle, Paris (2005)
Grant for Dissertation in Jewish Studies, Targum Shlishi, Etats-Unis (2009)
« Mois-chercheur » au Centre de Recherches Français à Jérusalem (CNRS), Jérusalem (2009)
• 2002-2003 : D.E.A. de Sociologie politique, Université Paris 1 Panthéon – La Sorbonne
Mémoire : « L’École juive de Paris. Commentaire midrachique et modernité. » Direction :
Paul Zawadzki
• 2001-2002 : Maîtrise de Science politique, Université Paris 1 Panthéon – La Sorbonne
PUBLICATIONS
Ouvrages :
à Johanna Lehr, De l’école au maquis. La Résistance juive en France, Paris, Vendémiaire, mai
2014.
à Johanna Lehr, La Thora dans la cité. L’émergence d’un nouveau judaïsme religieux après la
Seconde Guerre mondiale, Lormont, Le Bord de l’Eau, février 2013.
Extrits de la source : https://centrerolandmousnier.cnrs.fr/wp-content/uploads/2021/06/CV-LEHR-CRM.pdf
Johanna Lehr est une historienne française née en 1979[1]. Elle est spécialiste des persécutions antijuives en France durant la Seconde Guerre mondiale et également psychologue clinicienne (Université Paris 7)[2].
Biographie
Johanna Lehr soutient, en 2010, une thèse de doctorat en Sciences Politiques à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne intitulée « La résistance fait(e) école : La deuxième guerre mondiale et les projets éducatifs juifs en France »[3]. Elle y montre notamment comment le renouveau intellectuel juif après la Shoah autour de l’école d’Orsay a pris racine dans l’expérience de la guerre et de la Résistance. Elle participe en parallèle avec l’équipe de Yahad-in Unum à recueillir la parole des derniers témoins de la Shoah par balles en Europe de l’Est[4].
Depuis 2018, ses recherches postdoctorales portent sur la vie des Juifs à Paris durant l’Occupation[5],[6],[7],[8]. Elle a ainsi travaillé sur le devenir des Juifs morts au camp de Drancy[9],[10], sur les sociétés de pompes funèbres israélites[11], sur les Juifs passés par la prison de la Santé[12],[13], sur la vie quotidienne des femmes[14] ou encore sur le rôle du dépôt de la préfecture de Police de Paris dans la persécution quotidienne[15].
Johanna Lehr est aussi impliquée dans les questions de mémoire. Elle a notamment pris position pour que la politique de restitution des biens spoliés aux Juifs durant la Seconde Guerre Mondiale ne se limite pas aux œuvres d'art mais fasse aussi justice aux petits artisans dépossédés de leurs machines à coudre[16]. Elle s’est aussi prononcée en faveur d’une politique plus ambitieuse de soutien à la recherche sur la Shoah[17],[18].
En 2023, elle est chercheuse non-résidente à l'USC Shoah Foundation[2],[19].
Publications
- La Thora dans la cité. L’émergence d’un nouveau judaïsme religieux après la Seconde Guerre mondiale, Lormont, Le Bord de l’Eau, février 2013.
- De l’école au maquis. La Résistance juive en France, Paris, Vendémiaire, mai 2014.
- Au nom de la loi. La persécution quotidienne des Juifs à Paris sous l’Occupation, Paris, Gallimard, 2024[5],[6],[7],[10],[20],[21]. - Prix de la Contre-Allée 2025[22
Extrits de la source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Johanna_Lehr