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03 Apr

Historienne : Colette Zytnicki

Publié par Dominique Rech  - Catégories :  #Histoire contemporaine, #Empires coloniaux et Décolonisations, #Historien(ne)s

Corps

Professeur des Universités à Toulouse Jean-Jaurès

Thèmes de recherche

-Histoire des Juifs de France et d'Afrique du Nord à la période contemporaine; -Construction des savoirs dans l'Afrique du Nord coloniale: exemple de l'historiographie des Juifs du Nord (XIX°-XX° siècles); -Histoire du tourisme en situation coloniale: exemple de l'Afrique du Nord (1880-début des années 1960).
 

Durant plus de 130 ans de présence française, de 1830 à 1962, colons et Algériens se sont côtoyés, croisés, affrontés, haïs, aimés... Durant plus de 130 ans, ils ont vécu sur la même terre et été les acteurs volontaires ou désignés de la domination coloniale. Draria, aujourd'hui faubourg d'Alger, a été l'une des premières implantations françaises. En une dizaine d'années à peine, ce hameau agricole s'est peuplé de familles de paysans et d'artisans venus de France ou d'Europe. Les nouveaux arrivants ont pris possession des lieux et établi les règles d'une coexistence qui s'est achevée avec la guerre d'indépendance de l'Algérie. Colette Zytnicki se penche sur un siècle de vies partagées dans le village de Draria. Elle suit, génération après génération, l'histoire quotidienne des familles de colons et d'« indigènes ». Elle révèle les bouleversements les plus profonds et les histoires banales ou hors du commun qui dessinent les contours de la vie d'un village à l'heure coloniale.

Un pays où l'on peut à la fois skier et randonner dans de sublimes massifs montagneux, se baigner sur une côte que l'on dit turquoise, découvrir une culture authentique dans des villages préservés, à proximité de luxueux palaces construits au milieu du désert... Qui se souvient aujourd'hui que l'Algérie fut autrefois décrite comme la Californie française ?
Pourtant, dès le XIXe siècle et jusqu'à l'indépendance, elle fut une destination prisée, qui enthousiasma les voyageurs de l'Europe entière. Véritable paradis touristique, célébrée par les peintres orientalistes et les somptueuses affiches des compagnies maritimes, elle accueillait jusqu'à 120 000 vacanciers au début des années 1950.
Mêlant histoire culturelle et économique, Colette Zytnicki propose une vision inédite de cette Algérie disparue. À travers l'invention d'une terre de tourisme, c'est un pan inexploré de la colonisation qui se dévoile.

Colette Zytnicki est professeur émérite de l'Université Toulouse-Jean Jaurès et rédactrice en chef d'Outre-Mers. Revue d'histoire. Ses travaux portent actuellement sur l'histoire culturelle et sociale du Maghreb colonial.

Comment a été écrite l'histoire des Juifs d'Afrique du Nord ? L'ouvrage répond à cette question - qui n'a jamais été réellement posée jusqu'à présent - en s'intéressant à ceux qui ont fait l'historiographie des Juifs du Maghreb, aux méthodes et aux sources qu'ils ont utilisées, ainsi qu'au public touché. L'étude se déroule précisément dans le contexte de la société coloniale. Du fait de la mainmise française au sud de la Méditerranée, les Juifs entrent progressivement dans la modernité occidentale. Si l'on doit admettre que les récits historiques ne sont pas absents de la littérature traditionnelle, il n'en reste pas moins que l'histoire, en tant que genre savant tel qu'il était en train de se développer en France, se diffuse à partir du XIXe siècle dans le monde juif. Le passé juif devient donc objet d'histoire, une histoire écrite en français, à destination d'un public varié, juif ou non. Les premiers historiens avaient été d'abord des membres des élites juives, venus de France ou formés dans la métropole. Si les auteurs juifs avaient été nombreux, ils ne furent pas pour autant les seuls à s'intéresser au destin des israélites en terre maghrébine. Du fait de leur position singulière, les Juifs ne manquèrent pas de susciter la curiosité des savants coloniaux qui s'étaient penchés sur leurs origines et plus spécifiquement sur leurs liens avec les populations berbères. Ainsi le passé juif entra-t-il dans la bibliothèque coloniale, par le biais d'ouvrages érudits ou d'articles parus dans des revues publiées à Alger ou à Rabat. L'ouvrage embrasse donc la littérature historique sur les Juifs du Maghreb disponible en langue française depuis le milieu du XIXe siècle jusqu'aux années 1950. Au-delà de l'aspect historiographique, il propose une réflexion sur l'évolution du monde juif maghrébin au temps de la domination française et sur les modalités de son inscription dans une modernité importée par les puissances de l'heure. Il interroge également le regard porté par le monde non juif sur les judaïcités d'Afrique du Nord. Ainsi ce livre se présente-t-il comme leur histoire culturelle et sociale à la période coloniale.

Dès le début du XIXe siècle et jusqu'au milieu du XXe, la France fut la destination privilégiée des populations juives exilées d'Europe centrale, puis d'Allemagne et enfin du Moyen-Orient ou d'Afrique du Nord, fuyant, selon les pays, les violences antisémites ou les politiques discriminatoires. Très tôt se mirent en place dans l'Hexagone des structures d'entr'aide sociale qui ont oeuvré, sans relâche et dans des conditions souvent difficiles, à une meilleure intégration de ces populations dans la société française. C'est l'histoire croisée de ces migrations et de ces associations caritatives qui est analysée dans ce volume, issu d'un colloque organisé en 2009, à l'occasion du Bicentenaire de la fondation Casip-Cojasor, héritière des premiers comités de bienfaisance israélites en France.

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