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12 Mar

Historienne : Annette Wieviorka

Publié par Dominique Rech  - Catégories :  #Historien(ne)s, #Histoire contemporaine, #Deuxième Guerre Mondiale, #XXe siècle

Biographie :

Annette Wieviorka est une historienne française, spécialiste de la Shoah et de l'histoire des Juifs au XXe siècle. Ses grands-parents, Juifs polonais, furent arrêtés à Nice pendant la guerre de 39-45 et sont morts à Auschwitz. Durant les années 1970, elle est engagée politiquement dans le mouvement maoïste. De 1974 à 1976, elle est ainsi professeur de langue et civilisation française à Guangdong (Canton). En 1989 elle obtient son agrégation d’histoire puis son doctorat en 1991(Paris XIII-Nanterre) publié sous le titre de Déportation et génocide entre la mémoire et l’oubli (Plon, 1992) Directrice de recherche au CNRS, elle a été membre de la Mission d'étude sur la spoliation des Juifs de France, dite mission Mattéoli. Elle est engagée aujourd'hui auprès de l'Association Primo Levi (soins et soutien aux personnes victimes de la torture et de la violence politique) en tant que membre de son comité de soutien. Annette Wieviorka est auteur de nombreuses publications et de 14 récits d'Auschwitz série documentaire réalisée par Caroline Roule en 2005. A été nommée chevalier de la Légion d'honneur le 6 novembre 2001 et promue officier le 31 décembre 2009 , et lauréate des Prix Henri Hertz (1992) et Prix Mémoire de la Shoah (2000).

Bibliographie sélective :

  • Ils étaient juifs, résistants, communistes , Denoël, 1985.

  • Déportation et génocide. Entre la mémoire et l’oubli , Plon,1992, réédition Hachette-Pluriel, 2013.

  • Le Procès de Nuremberg , Ouest-France-Mémorial, Rennes, 1995, Liana Levi 2006.

  • Auschwitz expliquée à ma fille , Seuil, 2 000 (traduit en une douzaine de langues dont l’anglais, l’italien, l’allemand et l’hébreu).

  • Le pillage des appartements et son indemnisation (en collaboration avec Floriane Azoulay) Mission d’étude sur la spoliation des Juifs de France, la Documentation française, 2000.

  • Auschwitz , Robert Laffont, 2004, réédition Hachette pluriel, 2012.

  • Maurice et Jeannette : Biographie du couple Thorez , Paris, Fayard, 2010.

  • Eichmann. De la traque au procès , Bruxelles, André Versailles Éditeur, 2011.

  • L’ Heure d’exactitude , Paris, Albin Michel, 2011.

  • A l'intérieur du camp de Drancy , Perrin, 2012

https://www.franceinter.fr/personnes/annette-wieviorka

À la fois étude et document, la réédition d'un ouvrage majeur – le premier consacré à ce sujet en France – dédié au retour des déportés en 1945. Un nouveau titre de la collection " Archidoc ", essais abordables au format pratique pour rendre intelligibles les plus grandes questions de notre Histoire.

1945, la guerre est finie. Pour certains, l'attente commence. Celle d'un proche, d'un parent disparu sans laisser de trace. Lorsque les Alliés libèrent les camps, c'est sur l'horreur du système nazi qu'ils ouvrent les portes. Nul n'imaginait l'ampleur et le sens véritable de la " Solution finale ".

Au ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés, Olga Wormser-Migot coordonne pendant " neuf mois mortels " les recherches de personnes déportées. Vingt ans plus tard, elle s'en fera l'historienne en publiant ce livre qui retrace " la découverte au jour le jour, d'août 1944 à mai 1945, de la réalité concentrationnaire ". C'est elle, notamment, qui révèle les atrocités du Struthof, recueille les premiers témoignages d'Auschwitz, fait connaître " l'aventure du Lutetia ".

Devenu un classique, ce travail pionnier raconte " comment on ne savait rien, ou si peu ", et permet de " comprendre les incroyables difficultés rencontrées par les femmes et les hommes dont le seul souci était le destin de ceux qui avaient été transportés vers l'Est ", écrit Annette Wieviorka dans sa préface.

Ils s'appelaient Victor Zigelman et Henri Krasucki, Sophie Szwarc et Yanina Sochaczewska, Jacquot Szmulewicz et Étienne Raczymow, Paulette Shlivka et Esther Rozencwajg. Le plus jeune, en 1940, avait quatorze ans, le plus âgé moins de trente. Eux ou leurs parents, nés en Pologne ou en Roumanie, étaient venus en France chercher du pain et la liberté, la sécurité aussi croyaient-ils, car tous étaient juifs. Tous également étaient ou devinrent communistes, et résistants organisés au sein de la main-d'œuvre immigrée (MOI). L'histoire de ces quelques centaines de jeunes gens, enfants de Belleville ou de la rue des Immeubles industriels à Paris, est restée largement méconnue. Pourtant, son importance est déterminante pour la communauté juive elle-même, mais aussi pour l'histoire de la Résistance et de celle, si discutée, du PCF pendant l'Occupation. L'oubli qui les a frappés est d'autant plus surprenant qu'ils payèrent leur action d'un prix démesuré. Seule une minorité en réchappa.
De quel poids pesa leur identité juive, qui faisait planer sur eux une menace permanente, par rapport à leur engagement communiste, qui subordonnait tout à la défense de l'Union soviétique ? Ce dilemme fut dramatique pour beaucoup d'entre eux, notamment pour la sulfureuse Lucienne Goldfarb, dite " la Rouquine ", dont un destin extraordinaire fit après la guerre une tenancière de maison close amoureuse de l'opéra. Ce portrait de groupe saisissant éclaire une page trouble, héroïque et polémique des années noires, qui continuent de hanter la mémoire collective.

Directrice émérite de recherche au CNRS, Annette Wieviorka fut membre de la Mission sur la spoliation des biens des juifs de France, et préside la commission Histoire de l'antisémitisme et de la Shoah de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Spécialiste mondialement reconnue de l'histoire du génocide des juifs et du communisme français, elle a publié Le Procès Eichmann (1989), Déportation et génocide. Entre la mémoire et l'oubli (1992), L'Ère du témoin (1998), Auschwitz expliqué à ma fille (1999), Maurice et Jeannette. Biographie du couple Thorez (2010) et, chez Perrin, À l'intérieur du camp de Drancy, avec Michel Laffitte (2012).

Cet ouvrage retrace les phases essentielles de l'affaire Eichman, depuis la capture du criminel de guerre en Argentine jusqu'à son exécution en Israël, en 1962. Annette Wieviorka, historienne et auteure de nombreux essais consacrés à la mémoire de la déportation, analyse les conséquences retentissantes de ce procès sans précédent.

Le 11 avril 1961, à Jérusalem, s'ouvre le procès d'un ancien dignitaire nazi : Adolf Eichmann, responsable logistique de la " Solution finale ", retrouvé l'année précédente en Argentine et enlevé par les services secrets israéliens. Au-delà d'un " Nuremberg du peuple juif ", il s'agit pour Israël de donner au monde une leçon d'histoire.

Était-il légitime d'enlever Eichmann ? Devait-il être jugé par un tribunal israélien ? Ses droits fondamentaux furent-ils bafoués ? Quelles furent ses responsabilités réelles dans le génocide des Juifs ? Et sa vraie personnalité : haut fonctionnaire loyal, antisémite fanatique, exécutant discipliné, ou simple rouage de la " banalité du mal ", comme l'a suggéré Hannah Arendt ?

De l'arrestation d'Eichmann, en mai 1960, jusqu'à son exécution dans la prison de Ramla, le 31 mars 1962, Annette Wieviorka retrace les phases essentielles d'un événement qui fit entrer la Shoah dans l'Histoire. Elle examine aussi les polémiques qui s'ensuivirent quant à l'appréciation des degrés de responsabilité dans la nébuleuse administrative nazie.

Des femmes sans nom, sans vêtements, le crâne rasé. Des objets. Des mannequins nus. Dans l'enfer d'Auschwitz, les femmes déportées ont connu les conditions de vie inhumaines, la violence des gardes, mais aussi l'entraide et la résistance. Rassemblant des témoignages de rescapées, Christian Bernadac retrace le quotidien de ces femmes prisonnières à travers les histoires de Mala, Danielle, Regina et toutes ces autres, anonymes ou non, qui livrent ici un chapitre essentiel de l'Histoire.

Entre 1941 et 1944, près de 80 000 Juifs transitèrent à Drancy, un camp commandé par les Allemands, gardé et administré par des Français. Des sources souvent inédites permettent pour la première fois de reconstituer l'existence des internés, avec son organisation, ses solidarités, ses violences et sa misère, sous la menace permanente et insupportable de la déportation.

" Cette enquête, aussi minutieuse qu'implacable, est indispensable pour comprendre, encore et toujours, ce que furent les régimes de haine. " Télérama

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Dominique RECH